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Critique de Presence


Ce tome comprend les épisodes 1 à 13 de la série débutée en 1999. Il s'agit de 2 personnages apparus pour la première fois dans les premiers épisodes de la série Spawn. Tous les scénarios sont de Brian Michael Bendis. le tome comprend 3 histoires complètes.

Udaku (épisodes 1 à 8, illustrations d'Angela Medina) - Sam Burke et Maximilian "Twitch" Williams ont ouvert une agence de détectives privés qui ne marche pas faute de clients. le lieutenant dont ils dépendaient dans la police vient frapper à leur porte pour leur proposer de réintégrer leur commissariat. Ils acceptent la proposition et sur leur première scène de crime ils trouvent 4 pouces coupés. L'analyse montre que ces pouces partagent tous exactement le même ADN, mais que leurs structures génétiques sont plus ou moins formées (quoi que ça puisse vouloir dire). Sur la deuxième scène du crime, ils retrouvent 4 oreilles droites coupées avec encore une fois la même structure génétique. Juste au dehors, Twitch aperçoit une mystérieuse silhouette habillée d'une élégante gabardine blanche. Il n'arrive pas à la rattraper. Une enquête étrange et bavarde commence.

One really bad day (épisode 9, illustrations de Jamie Telagson) - Cet épisode est entièrement raconté en vue subjective, comme si le lecteur contemple chaque scène avec les yeux d'un malfrat qui abat un partenaire au poker et qui fuit dans la ville.

Witchcraft (épisode 10 à 13, illustrations d'Alberto Ponticelli) -5 adeptes du Wicca s'apprêtent à célébrer une cérémonie de nuit dans un parc de New York. le lendemain, un jogger matinal retrouve les 5 cadavres dont les têtes ont été arrachées des corps et fichées sur des bâtons plantés dans le sol. Sam et Twitch sont appelés sur les lieux du crime et ils bénéficient d'un témoin qui se présente spontanément : la compagne de l'une des 5 sorcières. Sam a du mal à prendre au sérieux cette pratiquante d'une forme de sorcellerie new-age, et homosexuelle de surcroit. D'autres meurtres se produisent. Sam & Twitch commencent alors le porte à porte dans l'espoir de recueillir un témoignage susceptible de fournir des indices.

Dans l'introduction, Todd McFarlane explique qu'il avait une vision claire des personnalités de Sam & Twitch (surtout pas Laurel & Hardy) et qu'il a trouvé en Brian Michael Bendis exactement le créateur capable de développer cette vision. L'objectif est de donner une certaine légitimité aux deux inspecteurs, en les faisant enquêter sur des crimes horribles avec un soupçon de surnaturel. Dans la première histoire, Bendis confronte les 2 compères à des crimes avec des restes humains impossibles, et ça papote, et ça discute, beaucoup. Et malgré cette verbosité, les personnages restent superficiels. D'accord Sam & Twitch vivent pour leur boulot, d'accord ils sont capables de travailler sérieusement et de mener un interrogatoire en impressionnant le suspect. D'accord Sam est capable de courir malgré son surpoids et il fait des remarques sur la bouffe en présence de cadavre. D'accord Twitch a besoin de l'expansivité de Sam pour pouvoir abriter sa compétence derrière. Mais passés ces quelques traits superficiels, il n'y a rien d'autre en termes de psychologie.

Effectivement Bendis raconte des récits bien noirs avec des crimes peu usuels. Enfin, en fait de récit bien noir, c'est surtout la bordure des cases qui est systématiquement noire, ainsi que beaucoup de fonds de cases (en lieu et place de décors). Medina singe à merveille le style de McFarlane, la précision dans le détail en moins et la justesse dans les caricatures de visage en moins aussi. Et il abuse des cases photocopiées, sans décor. Ça finit par ressembler à un guide expliquant comment dessiner beaucoup de pages en se fatigant le moins possible. Tolagson réalise un travail plus précis et plus intéressant pour l'épisode en vue subjective. Ponticelli reprend les illustrations à la McFarlane (ça ressemble à du McFarlane, ça a l'apparence du McFarlane, mais ce n'est pas du McFarlane) pour la troisième histoire. La majorité des illustrations repose sur des clichés directement empruntés à McFarlane, mais sans son sens artistique, ni sa méticulosité. Il n'y a qu'à de rares moments où les illustrations et le scénario s'engagent sur des sentiers moins balisés et plus intéressants. Dans "Udaku", il y a la scène d'ouverture de l'épisode 3 dans laquelle un jeune couple s'assoit dans des gradins en attendant le début d'un concert de KISS. Bendis nous propose 2 individus qui sortent des stéréotypes et des clichés pour un dialogue d'anthologie. Et puis le train-train des échanges entre Sam et Twitch reprend ses droits.

Que reste-t'il finalement de ces histoires ? Une scène ou deux vraiment inattendues et pleines de personnalité, au milieu d'une histoire étirée (décompressée, délayée) au possible avec des mystères qui s'avèrent bien pauvres et banals (les 4 pouces n'ont finalement pas de signification majeure, et le Wicca n'est là que pour faire genre).
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