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Critique de Presence


Ce tome comprend les 7 épisodes de la série de 2009/2010 qui a connu une fin prématurée.

L'action se passe après Secret Invasion. Cette histoire avait révélé au monde entier que Spider Woman était la reine des Skrulls. du coup, la pauvre Jessica Drew se promène avec une image de marque quelque peu écornée. Pire encore, elle doit assumer son passé peu glorieux d'agent double, voire triple pour des organisations pas toujours recommandables.

Après une petite séance de planage dans la nuit, Jessica Drew se morfond sur son lit dans une chambre minable, s'interrogeant sur la suite d'événements qui a fait d'elle la personne la plus maltraitée du monde. Or voilà que quelqu'un glisse un papier plié sous sa porte pour lui proposer un rendez-vous en face de l'hôtel. Jessica y retrouve Abigail Brand, responsable de l'organisation S.W.O.R.D. (Sentient World Observation and Response Department), qui lui propose un poste de chasseuse de skrulls (les criminels de guerre qui sont restés cachés sur terre). La première mission de Jessica se déroule à Madripoor, petite nation insulaire située au sud-ouest de Singapour.

Ce tome présente plusieurs particularités qui le font sortir des productions Marvel. Tout d'abord il fut accompagné lors de sa première édition d'un motion comics (animation basique en flash du comics) sur support DVD, tentative peu convaincante de distribuer les comics sur des supports numériques tels que les téléphones portables. Deuxième particularité, il fut l'occasion pour Brian Michael Bendis de revenir sur un personnage qui lui est cher : il l'avait déjà intégré et développé dans la série des New Avengers (par exemple dans Secrets et mensonges) et il avait coécrit une minisérie sur son origine. Enfin cette série réunit à nouveau les créateurs d'épisodes mythiques de Daredevil (à commencer par le scoop) : Bendis & Maleev.

Coté scénario, Bendis concocte une histoire un peu décompressée pour que Maleev ait la place de s'exprimer pleinement. Jessica se retrouve au milieu de la fripouille de Madripoor où tout le monde est pourri d'une manière ou d'une autre, à lutter contre beaucoup de monde, même la frappadingue qui se croit sa mère s'invite dans l'histoire, ainsi que les Thunderbolts. le récit navigue entre organisations secrètes et bonnes vieilles bastons contre les extraterrestres verts.

La raison de l'arrêt rapide de la série est qu'Alex Maleev a été dépassé par l'ampleur du travail nécessité pour illustrer les histoires et participer au motion comics. Ses illustrations sont magnifiques. Comme pour la série Daredevil, il utilise de nombreuses références photographiques qu'il retravaille à l'infographie. Pour commencer, il remercie Jolynn Carpenter qui lui a servi de modèle pour Jessica Drew. Cette dernière apparaît comme une jeune femme athlétique, sans être bodybuildée avec une très forte présence sur la page. En particulier, il est impossible de ne pas succomber à son charme sur chacune des 6 couvertures où elle apparaît. Ensuite la perversité de Viper irradie littéralement de sa personne. Pour les décors le choix de l'infographie permet d'inscrire les personnages dans des lieux très réalistes, avec un tel travail de transformation qu'il n'y a aucune solution de continuité entre les personnages et les endroits où ils évoluent. Enfin les scènes d'action coulent d'elles mêmes, sans à coup. À mes yeux, la principale évolution de Maleev par rapport à ses planches de Daredevil réside dans la diminution du recours à la granulosité, au profit d'un travail plus sophistiqué sur les couleurs. La scène d'ouverture montre Spider Woman baignant dans une lumière bleue-grise d'un ciel de pleine de lune. Puis le lecteur pénètre dans la chambre d'hôtel qui irradie une chaude lumière verte et jaune lors de la manifestation de la bio-énergie de Jessica. Puis le rouge orangé est à l'honneur lors d'une ballade en sampan à Madripoor. Chacune de ses compositions de couleurs semble transporter le lecteur dans un autre monde.

J'aurai bien mis 4,5 étoiles à ce tome. Les talents de ses créateurs apparaissent sur chaque page (plus celui de Maleev que celui de Bendis) et l'héroïne est très attachante. Mais Bendis déploie encore plus de rouerie que d'habitude pour dérouler un scénario qui joue sur l'affect (le retour du pouvoir d'influence de Jessica, la dureté de l'héroïne fragile à l'intérieur) tout en restant assez creux.
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