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Critique de Winter


Cleveland, 1934. La ville sort de la Dépression de 1929 et voit l'arrivée de nombreux immigrants cherchant du travail. de véritables bidonvilles s'organisent où le crime se développe aussi rapidement que l'économie de la cité. le maire décide de nettoyer sa ville et engage une légende vivante : Eliott Ness. Auréolé par ses succès à Chicago, même si Capone est tombé pour délit fiscal, Ness se met au travail et limoge de nombreux policiers corrompus.
Dans une ambiance politique tendue, des cadavres mutilés sont retrouvés dans les bas quartiers. La police et son nouveau chef piétinent, l'enquête n'avance pas. La presse s'empare de l'affaire et surnomme le tueur Torso car il ne laisse parfois qu'un torse de ses victimes.
Les victimes sont le plus souvent non identifiables, décapitées ou/et aux membres tranchés.
Pas de fichier dentaire, pas d'empreinte, pas de mobile, pas de lien entre les victimes et surtout pas de précédent pour ce type de meurtre. Ness et ses « Inconnus » sont sans le savoir sur la piste du premier sérial-killer reconnu comme tel aux USA.

Brian Bendis et Marc Andreyko nous rapportent les cinq années d'enquêtes, de découvertes macabres, de lutte politiques et de frustrations d'Eliott Ness et de son équipe.
Bendis a depuis acquis la notoriété avec les super-héros de la Marvel et la ligne Ultimate en tant que scénariste. Mais Torso nous dévoile une facette de son talent qu'il n'exploite malheureusement plus : le dessin. Coscénariste et illustrateur, Bendis nous livre un comics au découpage très vif et cinématographique. Il insère des photos d'époque, des coupures de journaux à l'ensemble, augmentant encore l'immersion du lecteur. Son style est assez classique mais les angles choisis sont particulièrement bien vus, le noir et blanc et les jeux de lumières sont très bien utilisés, rendant au mieux l'aspect Noir que ne renierait pas Hellroy (dont la mère fut assassinée par un sérial-killer cf. l'article de Shinji dans le numéro 8 d'EclipsHead). les dialogues sont dans la pure veine qui a valu sa réputation à Bendis : réalistes et enlevés avec cette petite touche tarantinesque. Savoureux !
L'ouvrage est très documenté et pour cause : les auteurs ont eu accès à toutes les archives d'époque notamment celles du Cleveland Plain Dealer, quotidien où travaillait Bendis et qui a couvert l'affaire Torso à l'époque.
Le résultat est un roman graphique noir, passionnant de bout en bout, complété en annexes par des photos des enquêteurs, des scènes de crimes, des relevés d'enquêtes de la police de Cleveland, des articles et des illustrations de presse.
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