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Communisme, fascisme...Quand l'Histoire pèse de tout son poids sur le destin des hommes et l'avenir des familles.
Jean-Marc Benedetti nous offre un beau récit plein d'émotion.
Nous suivons Nunzio et Enzo dans leur enfance et leur adolescence bercées par la présence de leur arrière-grand père Nunzio. Celui-ci leur raconte sa jeunesse et son engagement dans la lutte contre la montée du fascisme en Italie dans les années 1920.
La violence des hordes fascistes, les espoirs des paysans militant pour un monde plus juste imprègnent les pages de ce livre.
Comment ne pas penser au film "1900" en lisant ce récit ?

Nunzio et Enzo sont extrêmement touchants lorsqu'ils s'interrogent sur le passé de leur famille. Au-delà de leur présent, avec ses joies et ses peines, le passé familial est au centre de beaucoup de leurs interrogations.
Leur arrivée en Italie est également un grand moment de ce superbe livre.

Et l'Italie, ce grand et beau pays, est omniprésente, même lors de la jeunesse, en France, de nos deux personnages. Nous les suivons pas à pas dans leur "enquête" sur le passé de leur famille qui aboutira à une fin des plus inattendues...

Un grand bravo à Jean-Marc Benedetti.

Un grand merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux éditions Passiflore.
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Au début des années 20, le mouvement fasciste mussolinien, après avoir cadenassé les villes, resserre son emprise sur les campagnes. La chasse à l'opposant rural s'ouvre, elle se fera dans le sang quand la résistance se fera trop forte. Les mailles du filet se resserrent autour des socialistes et des communistes qui, organisés en syndicats ou coopératives, menacent l'ordre ancien. Les terres changent peu à peu de mains sous l'impact de la persuasion forte, des ventes forcées à bas prix, des violences psychologiques et corporelles, quelquefois d'assassinats en place publique restés soigneusement impunis.

A Gorgo al Monticano, un village du nord-est de l'Italie, une famille, les Montefiore, est contrainte brutalement à l'exil vers la France. Elle trouve refuge dans le Lot et Garonne et s'intègre peu à peu. le patriarche, Nunzio, devient arrière grand père et ultime référence d'un passé qui s'enfuit. Aux générations qui se succèdent, il n'aura de cesse de reparler de l'exil brutal, en anti-mussolinien convaincu, en opposant de la première heure, en ressortissant étranger broyé par L Histoire ... Ses descendants rangeront les faits rapportés au rang d'un mythe familial inébranlable.

En 1983, l'arrière grand-père décédé, deux jeunes frères nés en France font le voyage de retour vers la terre natale, espérant renouer avec les cousins et cousines trans-alpins.

Le pèlerinage apportera d'autres fruits que ceux escomptés. La suite appartient au roman. le lecteur est convié au voyage à la source des origines ... et ne le regrettera pas.

Le roman emboîte progressivement les pièces d'un puzzle familial complexe, use de mystères pour disséquer un drame humain sous-jacent. le lecteur s'interroge, cherche à comprendre, à résoudre l'énigme au fil des coups de théâtre, des révélations ponctuelles jusqu'à celles de l'épilogue en abîme. L'intrigue poserait ainsi l'ouvrage en roman de terroir flirtant avec le policier, si ce n'est qu'il n'apparaît pas limité à deux genres réducteurs. "La fuite d'Italie" mérite plus que çà. C'est aussi un roman historique qui dissèque l'emprise mussolinienne et les conséquences de l'exil. Mais c'est avant tout une oeuvre généraliste à l'écoute des hommes et de ce qu'ils montrent à l'épreuve de la grande Histoire en marche, de l'Amour, de l'amitié et du respect à donner à la Famille. L'auteur y parle de leurs travers éternels et de leurs mérites ponctuels, des espoirs oubliés et des ambitions ruinées d'un clan disloqué, de l'amour des autres, de la Vérité qui ne peut cheminer qu'avec le pardon et la compréhension à ses côtés.

Les noeuds de l'intrigue sont si serrés et mouillés qu'ils mettront du temps à se dénouer. Il faudra tant de qualités simplement humaines pour y parvenir, pour survivre unis à l'épreuve qu'ils imposent. Les secrets familiaux sont hermétiquement repliés sur eux-mêmes, profondément enracinés dans l'ombre cachée du clan Montefiore. Trois générations depuis l'Exil pour qu'une quatrième s'expose enfin à l'épreuve du révélateur de Vérité.

Le malaise règne derrière la fausse liesse des retrouvailles, elles se noient rapidement dans la gène omniprésente, dans les silences pesants, dans les non-dits et les regards qui voudraient bien parler quand les bouches se taisent. le temps des retrouvailles en parenthèse temporelle incertaine et fragile peut se refermer à jamais si de simples qualités humaines d'écoute ne s'imposent pas.

Quelle chose se cache derrière les faits têtus, les paroles retenues. Résoudre l'énigme est ouvrage difficile, les simples déductions ne suffisent pas; il faudra des actes et des paroles de bon sens, humbles et réfléchies pour qu'elle se dénoue. Un huis clos, à l'air libre d'un hiver débutant, enserre une famille dans un étau qu'elle est seule à pouvoir libérer. L'auteur maîtrise son propos et présente une histoire qui vaut le détour.

"La fuite d'Italie" s'impose, avec bonheur, à la convergence de genres littéraires comme un roman généraliste contemporain. le style d'écriture est aisé, profondément humain et sensible comme en osmose avec les héros décrits au plus profond d'eux-mêmes, au plus près de ce qu'ils peuvent révéler et offrir. Jean-Marc Bénedetti réussit avec bonheur, au coeur d'un roman assez court (171 pages seulement), à nous offrir un texte plein, dense et prenant de part son intrigue complexe et ses psychologies attachantes.

Vrai, j'ai bien aimé. What else..!

Merci à Babelio et Masse Critique, aux Ed. Passiflore et à Jean-Marc Benedetti pour cette excellente lecture, à ces quelques jours passés en compagnie de personnages attachants..

Lien : https://laconvergenceparalle..
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"La fuite d'Italie" de Jean Marc Benedetti a la saveur et la vivacité d'un roman policier. Mais point de gendarmes ici! Il s'agit de suivre le chemin de deux frères à la quête de leur identité au travers de l'histoire mystérieuse d'une famille déchirée entre deux pays, entre deux histoires. le suspens entretenu avec art révèle les souffrances de l'âme des protagonistes. Et lorsque la terrible vérité violente éclate aux yeux des deux frères, il n'est pas sûr qu'ils retrouveront un jour la sérénité qu'elle aurait dû leur apporter.
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Jean Marc Benedetti, avec "La fuite d'Italie", prouve une fois de plus qu'il a le sens de l'histoire, du mot, de la phrase. Il nous entraine au coeur d'une famille, conduite par Enzo, qui arrive en Lot-et-Garonne après avoir fui l'Italie mussolinienne... Ce pourrait être l'histoire d'une famille réfugiée, travailleuse, soucieuse de s'intégrer au point, partie de rien, de devenir propriétaire de ses terres. L'histoire d'une intégration réussie.
Mais Jean Marc Benedetti ne nous donne pas à lire des histoires simples. Il nous emmène (comme dans ses précédents romans) vers quelque chose de plus complexe. Ici, deux générations plus tard, vers la souffrance d'un autre Enzo, de son incapacité à être heureux, de sa colère et ses accès fulgurants, dont il fait le point nodal d'une histoire familiale fondée sur le mensonge.
Enzo est le petit-fils d'un grand-père dont il porte le prénom. le vieil homme et l'enfant sont profondément liés. Enzo lui voue une admiration sans bornes, de ces admirations, de ces confiances indéfectibles, fondées sur l'amour dont sont capables les enfants. Nous le suivons, lui, son frère jumeau, ses amis, ses amours, son fils... dans sa quête effrénée d'une vérité qu'il pressent si différente de celle qui lui a été dite depuis l'enfance. Page après page, nous suivons la rage d'Enzo, pas sûr.e.s que, sachant ce qu'il découvrira, il sera plus heureux.
L'écriture juste, percutante au service d'un propos authentique fait de "La Fuite d'Italie" ce que les anglo saxons appellent un "page-turner".
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La première page ouvre sur la tension d'un récit fait par un vieil homme à ses deux petits-fils : « Qu'un matin, ils sont venus les expulser de sa terre. Qu'ils ont mis le feu aux granges. Qu'ils ont égorgé les chiens, coupé les arbres… » Une histoire d'exil, une histoire de famille dont l'opacité tragique contient un secret d'exil, et donc un secret de famille. Bien plus tard, après la mort du grand-père, Enzo et Nunzio, les deux enfants devenus hommes, iront dans le pays de l'aïeul à la recherche de la vérité. Un voyage fertile en rencontres, en rebondissements, en émotions violentes, et où se dévoilent peu à peu d'autres aspects de la légende familiale. Les mots de « bolchevisme, Mussolini, socialisme, fascisme » scandent en sourdine l'avancée du texte. C'est l'Italie, c'est le début du XXème siècle, mais ce pourrait être de tous les temps, de tous les lieux de la terre où les hommes écrivent L Histoire avec une irréductible violence. S'y présentent les passions tristes de l'homme : la domination, la trahison, le mensonge, la cruauté. Mais aussi l'aspiration à la justice et le goût de l'idéal. Servi par une prose haletante, précise, constamment juste et inspirée, ce livre est un incendie, que l'on ne peut apaiser avant qu'il ait tout brûlé. On n'en sort pas indemne. Superbe.
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J'ai lu ce livre où j'ai bien retrouvé l'esprit de ce mouvement migratoire et ce qui le caractérise... d'autant que je suis fille d'émigré seconde génération...
Le malaise que ce mensonge instille que l'on devine depuis le début et qui finit par sortir douloureusement - au forceps - crée une tension haletante répétitive,
Terrible
Destructrice
Et l'italie est faite de ça aussi aujourd'hui .
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En France dans les années 80. A la mort de son arrière grand-père qu'il adorait, Nunzio décide avec de partir -avec son frère, son ami et son fils- sur les traces du passé de son arrière grand-père, dans la famille de celui-ci, en Italie, pour essayer de découvrir ce secret de famille qu'il pressent.
Les phrases sont posées les unes à côté des autres, banales et l'histoire qu'il nous conte, avec ce secret de famille qu'il évoque dès les premières pages, ne nous captive pas. Les personnages sont inattachants et les mots, parfois trop emphatiques, détonnent. Aucun suspens sur ce secret que l'auteur essaie de rendre captivant tout au long du roman. Déçue par ce livre : dommage.
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