Le temps saigne quelque part
dans cette énigme aux jambes
repliées coudes posés au sol
tête tournée vers l'extérieur
hors de l'axe du corps.
Jusqu'au siècle dernier
il arrivait parfois qu'un être humain
perdit son ombre
Cheval chassant les gros essaims de mouches de ses deux bras peints en violet
Fier étalon aux affections châtrées
Poisson vertical qui baratte l'espace
Hippocampe blessé
Roulant de jour en jour
J’écoutais la radio
Une fille chantait
I am a cliché
I am a cliché
I am a cliché
Je suis un cliché
Elle cliché…. et moi cliché
Et tous clichés papillons épinglés
Des clichés comme des manteaux
D'innombrables taureaux sont dans le marécage
A paître l'herbe de la boue
Le vrai pays c'est ce soleil
Implacable de ma jeunesse
Où la stridence des cigales
Scie les oreilles de l'esprit.
A travers les airs immobiles
Toute la matière en chaleur