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Critique de Marie-Nel


Une nouvelle découverte, celle d'un auteur déjà. Benham a un style bien à lui, dense et compacte, très riche. Il a aussi construit ce roman d'une façon inattendue, puisqu'il se compose de deux parties, « La plume » et « L'amour ». C'est à la fin de la lecture du roman, en revoyant le titre, le résumé, que l'on se rend compte de l'ingéniosité de l'auteur.
Donc dans « La plume », nous faisons la connaissance de Ernest Hunter, écrivain aux USA, qui se rend en France après avoir eu un coup de foudre pour une jeune femme, Axel, lors d'une soirée avec son éditeur. Après une nuit sulfureuse entre eux, elle rentre à Paris. Ernest décide de la rejoindre, mais leur rencontre ne va pas se passer comme il le souhaitait. de là, il va partir avec son ami Messaoud qui le loge en France, il va rejoindre le Sud dans un périple détonnant.
Ernest est un personnage bousculé, il suit la vague, un peu perdu après son échec avec Axel, il est ballotté entre des soirées d'orgies, d'alcool. Lorsque son éditeur, Eddy, le contacte car à Seattle, des personnes le recherchent, et qu'en même temps en France, l'appartement de Messaoud est fouillé, Ernest ne comprend pas ce qu'il se passe ! Il va alors se rendre compte au bout d'un long moment, qu'il a été le jouet dans une machination très bien huilée. Il n'est pourtant pas le pigeon que ces gens croyaient, et il arrive à s'en sortir finalement...
« L'amour », lui, est consacré à Axel, cette jeune Française, spécialisée dans l'édition, qui se marie à un éditeur important et riche. Elle croit l'aimer, mais elle est surtout manipulée. C'est en rencontrant Ernest qu'elle va le comprendre et qu'elle va vouloir échapper à l'engrenage de la vie que lui fait subir son mari.
J'avoue avoir mieux compris la première partie en lisant la deuxième. Celle-ci est mieux construite, plus claire. Dans « La plume », le récit est plus hché, avec des retours dans le passé, et quelques longueurs qui n'existent pas dans « L'amour ». Les personnages sont quant à eux bien travaillés, Ernest et Axel, ce couple improbable. Ernest qui s'attache trop vite, il va se brûler les ailes, bien malgré Axel, il veut s'éloigner d'elle, mettre la distance, elle va chercher à le retrouver, à l'approcher à nouveau, mais l'acceptera-t-il après ce qu'elle lui a fait ? Ne pas oublier Eddy, un homme complètement déjanté, mais qui sera d'un grand secours pour son poulain.
Deux histoires en un seul roman, deux points de vue distincts sur la même relation, le même vécu. Il est vraiment intéressant de voir comment Axel réagit, je l'ai trouvée si froide et injuste dans la première partie, et la suite me l'a révélée toute autre. C'est ce que j'ai aimé le plus dans ce roman, en lisant « L'amour », je me suis rendue compte de toutes les erreurs, de tous les préjugés que je pouvais avoir ! À noter enfin l'épilogue « À contre-courant », je ne m'attendais pas du tout que ce soit Eddy qui prenne la parole, mais il nous permet de savoir ce que vivent Eddy et Axel, leur histoire n'est vraiment pas banale !
Une lecture particulière, mais avec des messages forts, certaines scènes du premier chapitre sont pour un public averti. En tout cas, on ne peut pas rester insensible à l'histoire d'amour de ces deux êtres compliqués mais complémentaires !
Benham est un auteur à suivre, j'espère pouvoir lire un second roman, je suis curieuse de voir comment il va le bâtir !
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