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Critique de markko31


Oups… Une erreur de parcours, un cul-de-sac nauséeux dans ma cartographie littéraire perso pas toujours tip top.

Un personnage banal, médiocre, nous fait part pendant plus de 300 pages de sa petite vie glauque et de ses idées mesquines sur, en vrac : les femmes, les politiques, l'état de la France, les juifs, les arabes… Rien, il ne nous épargne rien ! le tout enrobé dans une non-intrigue de paranoïa virant au cauchemar. Déjà vu ? Quand on ne grogne pas devant tant de logorrhées nauséabondes, on baille. Et le névrosé de s'enfoncer dans ses délires au fil des pages, alors que le pauvre lecteur croise les doigts pour qu'il finisse très mal.

Je ne veux pas faire à l'auteur le procès de son personnage, mais là, trop c'est trop… D'autant que notre anti-héros lui ressemble furieusement (et que plusieurs de ses autres romans distillent les mêmes idées). Bénier-Bürckel se rêve en révélateur de notre société qui court à sa perte, se fantasme en pythie mettant à jour le volcan sur lequel nous dansons avec inconscience, croit atteindre la vérité par son versant d'une noirceur et d'un excès sans retour. Soit. Mais l'auteur, apparemment grandement traumatisé par Easton Ellis, se placerait plutôt sur un axe Céline-Houellebecq. Ceci dit, le talent n'excusant déjà pas tout, son absence ici rend le tout particulièrement antipathique. Et petit, tellement petit.

Ayant d'ordinaire un estomac solide, j'ai pourtant dû faire une cure express de calme et de nature afin de me laver de cette petite chose malpropre. Et me voilà en train de m'extasier sur la beauté du monde, entre papillons qui volètent, abeilles qui butinent, herbe moelleuse, une main aimée dans la mienne et le clapotis tranquille de la rivière en contrebas. Un peu de niaiserie contemplative ne fait pas de mal parfois.


Pour finir, je cite (le personnage de) M. Bénier-Bürckel :
« Je serre les dents. Je ne suis pas un numéro. Je ne suis pas un homme libre non plus. Qu'est-ce que je suis alors ? Une verrue sur le beau visage de la France. »

Mouais. Tout au plus un petit furoncle sur son derrière.


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