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Critique de evergreen13


Le juste retour des choses
Destination Nouvelle Zélande pour ce polar bien construit qui est aussi l'occasion d'une plongée au coeur de la culture Maorie.
A Auckland, la police enquête sur la mort d'un homme, retrouvé pendu et emmuré dans un immeuble désaffecté. Hana Westerman, l'inspectrice chargée de l'affaire, avait reçu, quelques heures plus tôt, une étrange vidéo sur son téléphone portable, ce qui l'avait amenée jusqu'au corps, près duquel est dessinée une sorte de spirale. Très vite, une autre mort suspecte : un suicide semble-t-il, mais là encore, une photo envoyée à Hana et le même dessin. Les autopsies ne laissent pas de place au doute : des blessures très particulières ont été assénées, peut-être avec une arme rituelle. Il s'agit bien de meurtres. Reste à savoir pourquoi s'en prendre à des personnalités si différentes…
Hana est une excellente policière. Maorie, elle a renoncé à une partie de sa culture à la suite d'évènements survenus une vingtaine d'années plus tôt, alors qu'elle commençait tout juste sa carrière. Les meurtres trouvent en elle une certaine résonance : l'auteur serait-il maori ? Ses motivations remonteraient-elles à l'histoire tourmentée et tragique de son peuple ? S'agirait-il, pour lui, de rétablir un équilibre, d'obtenir le juste retour des choses ? Utu en maori. Mais comment réparer l'irréparable ?
J'ai bien aimé ce polar original qui m'a transportée à l'autre bout du monde et immergée dans une culture que je connais peu (ou pas).
Les personnages sont bien campés : on n'échappe pas au cliché du flic tourmenté mais Hana est plus complexe qu'il n'y parait. le fait que ce soit une femme, qui a du faire des choix difficiles et qui navigue en permanence entre son devoir de policière et son histoire personnelle, apporte un intérêt supplémentaire. le meurtrier, quant à lui, est clairement le personnage le plus poignant du roman : on parvient à le comprendre sans toutefois excuser ses actes.
Un tout petit bémol : la dernière partie, qui tourne un peu à la surenchère… dommage.
Cela reste un bon polar, dépaysant à souhait (la balade dans Auckland –Aoteara en te reo- ville cosmopolite entourée d'une cinquantaine de volcans a été plus que sympa, la Nouvelle Zélande étant une contrée que j'aimerais bien visiter –encore une !) avec en prime un éclairage historique passionnant (je cite l'auteur dans sa postface : « (…) sous la carte postale se profile une réalité moins reluisante. En effet, le passé est beaucoup moins idyllique que le présent et des ombres sinistres planent sur les flancs des volcans. C'est qu'Aotearoa, véritable jardin d'Éden, a eu une histoire coloniale pleine de fureur et de sang. »).
Mention spéciale à la couverture, magnifique.
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