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Critique de Ana_Kronik


Je ne sais pas quoi dire de ce livre.
Mais je vais essayer quand même.

Un livre d'autant plus fort, que l'auteure ne fait pas dans la révolte à outrance. Elle n'est même pas en colère. Elle se contente la plupart du temps d'énoncer des faits, et ces faits sont tout simplement glaçants. le racisme n'a pas disparu, loin de là, et nous pouvons sans trop d'imagination transposer ces faits dans la société française, il suffit de remplacer les noirs par les maghrébins. Eux non plus, ils ne sont pas forcément bien vus dans les piscines, même si elles ne leurs sont pas interdites.

Alors, concentrons-nous sur les analyses de Brit Bennett. Celle de la victoire de Trump, de son slogan "make America great again", par exemple. Elle montre qu'interrogés à ce sujet, les américains ne s'accordent pas sur la période où l'Amérique a été grande. Par conséquent, le slogan plaisait à tout le monde. En particulier, il s'adressait à tous ceux qui sont nostalgiques, d'un passé idéalisé où "c'était mieux avant". C'était mieux pour qui, au juste? Nous aussi pouvons-nous poser la question : était-ce vraiment mieux sous Louis quatorze? À l'époque de la colonisation? Ou quand les enfants travaillaient en usine, et leurs mères mouraient en couches?

Le racisme se voit aussi dans les commentaires des actes terroristes. Si cet acte est commis par un individu à la peau basanée, on ne s'interroge pas du tout sur ses motivations. En revanche, pour un blanc, on hésite à le qualifier: "un terroriste blanc n'a pas de passé, pas de contexte, pas d'origine. Il demeure à jamais insondable".

Intéressant aussi, son point de vue sur la littérature et le cinéma consacrés à l'esclavagisme. La réaction du public blanc, stupéfait à l'idée de voir que les Noirs étaient capables d'écrire leur propre récit. L'auto-censure que la plupart se sont infligés, à ne pas décrire dans le détail les scènes de viol ou de violences. On voit ici la complexité du débat actuel sur qui a le droit d'écrire sur quoi...
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