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Critique de 1967fleurs


Libre d'être une femme noooon libre d'ETRE femme c'est ce que Catherine Bensaid s'attache à nous dire pour nous détacher de l'illusion de l'être ! et ce n'est pas une évidence de NAITRE fille, de DEVENIR une femme, d'ETRE femme…..

J'aime cette auteur , médecin, psychiatre, psychanalyste et trop peu connue à mes yeux….vous me direz c'est un livre de plus sur le sujet, de la femme, du développement personnel......ce n'est pas de la psychologie de basse cour !
Elle écrit avec amour, indulgence, nuances envers les siens et ses pairs.
Elle est crédible Catherine Bensaid car elle nous parle d'elle, en nous parlant de nous….., en empruntant des exemples à sa vie de petite fille, de jeune femme, de femme…..Elle nous fait part de ses doutes, de son cheminement, de son recul sur sa vie, en faisant des constats sans jamais juger, mais en montrant que son éducation, notre éducation impacte forcément sur la femme que nous sommes aujourd'hui avec ses forces et ses fragilités.

Tous les sujets y sont traités, l'enfance, l'adolescence, la beauté, l'amour, la sexualité, le couple, le désir d'être mère ou pas, les choix que l'on fait et ceux que l'on se refusent de faire, pour devenir femme sujet et non objet, parce que l'on se trouve toujours des excuses à ne pas vouloir être…..et à y payer un certain prix qui est pourtant celui de la liberté.

Elle pousse le curseur très loin dans sa réflexion en empruntant des exemples à l'histoire de femmes écrivaines : Dolto, Simone de Beauvoir, de Niki de Saint Phalle sa fille adoptive, Françoise Sagan, la femme d'Albert Camus, (amie de sa mère), Colette. Elle fait référence aussi dans la littérature à l'héroïne Catherine « des Hauts de Hurlevents », le roman d'Emily Bronté, quand aimer est un sacrifice avec toutes ses contradictions face à un grand désir de liberté. « le dénouement est tragique, comme pour les héroînes d'opéra, telles Violetta, Mimi, la Tosca et bien d'autres, qui ont sacrifié leur vie pour l'homme qu'elles aiment. Une fois leur amant mort, elles se tuent, ou bien elles meurent dans les bras de l'homme qu'elles aiment et ce dernier désespéré de ce drame auquel il n'est pas étranger, vibre d'amour pour celle qu'il a tant aimé ».

Et Catherine Bensaid au travers de son écriture saupoudre son regard sur la femme en évoquant la responsabilité de l'homme, évidemment, car il n'y a pas d'histoire d'amour sans lui….. !

Elle parle de son père, de ce modèle identificatoire qu'il a été pour elle, qui a fait d'elle ce qu'elle est devenue…avec sa présence mais aussi ses absences, de père, d'époux.

L'homme dans tout cela, il y est aussi pour quelque chose dans la mère qu'il a eu, qui va conditionner son rôle de mari, influer ce qu'il projette sur sa fille, sur sa capacité à la laisser devenir une femme….

Nous avons toutes la faculté d'être aimante, aimée, belle, seule ou dans le regard d'un homme qu'il soit un ami, un compagnon de vie, en étant libre d'être ce que nous sommes : affranchie, vraie.

«la beauté est celle que nous ne voyons pas. Elle n'est pas une image figée, celle que nous renvoie le miroir, mais sensualité du mouvement. Elle se vit en dehors de notre regard : vivante, mobile, évanescente, intemporelle. Un mystère qui s'offre, un don qui s'ignore. »

Je terminerai sur cette autre citation de ce livre de Catherine Bensaid magnifiquement écrit, que toute femme et toute homme devrait lire :

« L'amour est le contraire de la peur. Une tendresse inconditionnelle pour la petite fille que nous avons été peut nous rendre « imbattable », libre du regard des autres, de la crainte de n'être pas aimée, consciente que toute la beauté qui se déploie ne peut nous être prise, car elle nous appartient, que la lumière ne vient du dehors, elle est en nous, que tout évolution est solitaire mais que nous ne sommes jamais seule.
La femme que je suis est toujours l'enfant joyeuse, libre et spontanée que j'étais, même si elle est parfois la petite fille qui peut se sentir triste et abandonnée ; l'une et l'autre, leurs rires et leurs douleurs, ne me sont pas étrangères. le cheminement de la vie a autorisé la première à prendre le pas sur la seconde, lui a permis de retrouver sa force et sa liberté. »

Fleur elle s'est pris des coups de vents mais elle a été bousculée dans le bon sens, elle a été « ef…fleurée » de belles caresses pour son âme par cette si gracieuse lecture, elle a reçu un beau rayon de soleil qui lui a procuré de la joie.

Là où on a été planté….il faut savoir….fleurir….dans toutes les saisons de la vie, en vacillant sûrement parfois, mais sans jamais perdre espoir de rester libre !
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