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Critique de nilebeh


Au risque de m'attirer remarques et interrogations, je ne joins pas ma voix au choeur des lecteurs enthousiasmés par ce livre – récit.

De quoi s'agit-il ? D'un récit à la première personne, rédigé par un avocat-auteur-romancier qui, dix ans après la mort de sa mère, ose enfin ouvrir des cartons contenant les souvenirs de la famille. Point de départ archi-utilisé et qui aboutit systématiquement à une plongée dans ses propres souvenirs afin de les confronter à ceux des chers disparus. Les questions qui se posent sont d'une portée universelle quoique ici infiniment plus tragique compte-tenu de l'origine familiale : juifs ashkénazes, polonais, lituaniens, qui ont dû à plusieurs reprises tout quitter faisant naïvement confiance au destin du pays qui les accueille (la Belgique, pas encore envahie), famille éparpillée avec ses martyrs victimes de la boucherie nazie, des miraculés (dont la grand-mère Frania inexplicablement rescapée de l'horreur).
C'est ici que le livre devient intéressant, non tant par l'évocation des horreurs du nazisme que par la quête douloureuse et sans cesse étonnée de l'auteur. IL s'aperçoit qu'en fait il ne sait à peu près rien rien d'important de ses parents, leur amour, leur vie de couple, leurs souvenirs communs. L'évocation familiale tombe parfois dans le cliché, mère juive hyper - démonstrative, grand-père orthodoxe au traditionalisme sévère, père mécréant favorable à l'expansion sioniste et Polonais tous jetés dans le même sac d'antisémites notoires qui ont pourchassé les Juifs rescapés du nazisme, de retour en Pologne après la guerre pour s'en débarrasser à nouveau. C'est un brin agaçant...

Heureusement on peut apprécier des anecdotes carrément drôles (la mère obsédée par la perte de sa valise en France et qui la cherchera des mois durant, le couplet sur le sérieux de l'administration), touchantes (la mère, encore, qui copie inlassablement des recettes polonaises pendant les périodes de clandestinité, pour ne jamais servir que d'autres plats – non polonais - arrêtés selon un menu hebdomadaire fixe), désolantes (la disparition de la délicieuse tante Sara).
On vit au rythme des grands-parents à Makow, Pologne, où ils tiennent une mercerie rue des Marchands, des parents séparés, le père ayant décidé de militer pour la création de l'état d'Israêl, de l'auteur-enfant, qui vit et rêve au milieu de tout cela.
On apprend au détour d'une phrase que Moïse était bègue et fut assassiné par son frère, que les Allemands en Pologne n'étaient pas du tout agressifs en 14-18 et encore bien d'autres détails inattendus.
Quant au titre, il fait référence à l'inépuisable confiance du père de l'auteur dans son étoile, son destin, son bonheur et celui du nouvel État juif.

Pour autant, malgré l'émotion de l'auteur en quête de ses parents, malgré l'humour qui tourne parfois à l'ironie voire au persiflage, je n'ai pas vraiment accroché à ce livre. Peut-être pas la bonne lecture au moment T.
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