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Critique de latina


latina
22 septembre 2022
Il est toujours difficile de chroniquer un livre qui a dévoilé l'histoire familiale mêlée aux sentiments intimes de l'auteur(e). Cette lecture ne déroge pas à la règle : je me sens un peu confuse, comme si je n'avais pas le droit de livrer mes propres impressions face à ces vies particulières liées à l'Histoire, ô combien tragique, de la Shoah.

Anne Berest le dit d'emblée : elle est juive, et veut remonter le fil du temps, à travers sa mère et sa famille, des Juifs originaires de Russie, dont 4 membres ont été déportés en 1942 et sont morts dans des camps.
Elle part d'un fait concret, qui est une carte postale tombée dans la neige à côté de la boite aux lettres, et où sont inscrits les noms des quatre malheureux.
Qui l'a écrite ? Et pourquoi ?
La voilà lancée dans une recherche improbable, et à travers les dialogues avec sa propre mère, des lettres archivées, des témoignages de voisins, des documents administratifs, des souvenirs reconstitués, elle nous dévoile une multitude de choses dont nous avons tous déjà entendu parler, sauf peut-être les lycéens qui ont octroyé le prix Renaudot à ce livre.

Je me suis sentie assez déboussolée devant cette somme de faits, de sentiments, de pensées secrètes mises au jour ou inventées, devant cet assemblage qui m'a semblé de bric et de broc.
Il faut dire qu'il y a de tout dans cet ouvrage qui brasse à la fois le sentiment moderne de la judéité, les réactions de la population non juive – depuis la guerre jusque maintenant – et l'antisémitisme latent, les faits choquants des rafles (séparation des mères et des enfants notamment), la mise à mort dans les camps, le retour des déportés aux regards hallucinés, la Résistance, la relation parents-enfants et les non-dits fréquents, sans oublier les origines russes de la famille de l'auteure ainsi que son propre présent.
Nous allons et venons continuellement entre le passé difficile et le présent compliqué.

Bref, il y a beaucoup de faits. Beaucoup d'idées. Beaucoup de personnages.
Mais à vrai dire, je ne me suis pas sentie assez impliquée, peut-être est-ce dû au style de l'auteure, journalistique, où les personnages sont réduits à des êtres peu consistants.
C'est très difficile d'expliquer ce ressenti.
Peut-être aurait-il mieux valu que l'auteure se limite au lieu de vouloir tout englober, je ne sais pas.

En tout cas, je ressors mitigée de cette lecture.
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