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Critique de MLClerc


Quelle claque!! Ma critique n'aura pas vraiment d'importance, car elle se noie parmi des centaines d'autres bien plus justes, mais je me garde une trace de ma lecture, même si je pense ne pas "pouvoir" oublier ce livre.

Anne est sur le point d'accoucher quand elle passe quelques jours chez ses parents à l'occasion des fêtes de fin d'année. C'est là que sa mère reçoit une mystérieuse carte postale, adressée à sa propre mère, Myriam : une vue assez ancienne de l'opéra Garnier à Paris, avec juste ces noms écrits: Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Ce sont les noms des grands-parents de Lélia (la mère d'Anne), de son oncle et sa tante, déportés et morts à Auschwitz.
Anne se confronte donc à sa mère pour entendre enfin l'histoire de sa famille, de ses ancêtres. Et cette histoire est touchante, et incroyablement dure évidemment, racontée de main de maître par l'autrice. Ce récit occupe toute la première partie du livre (que je n'appellerais pas roman) extrêmement bien documenté.
La deuxième partie suit l'histoire de Myriam, la mère de Lélia, donc seule survivante de sa famille. Elle doit fuir, intègre les réseaux de Résistance, se cache, puis c'est enfin la libération, avec ce retour des camps... Que d'émotions, que d'images fortes, que de douleurs, que de haine. Nous sautons du passé au présent pendant qu'Anne, souvent aidée par sa mère, continue son enquête pour découvrir l'auteur de la carte postale. Ce voyage va l'emmener en Normandie, puis dans le sud de la France, et elle va aller de découverte en découverte... Pendant ce même temps, elle s'interroge sur sa judaïté, elle qui n'a pas du tout été élevée dans la foi, sur ce que veut dire être juif... Les questionnements, les débats autour de cela sont incroyablement justes, intelligents et percutants.

C'est compliqué de ne pas faire trop long pour "critiquer" un tel livre, si bien structuré. On ne s'y perd jamais. Je ne sais pas trop quelle est la part d'invention de l'autrice dans tout cela. La seule chose que je n'ai pas comprise, c'est l'absence de concordance de dates: la carte postale arrive en 2003 alors qu'Anne va accoucher et "seize ans plus tard" l'enquête commence. Or, à ce moment-là, Clara, la fille d'Anne a 6 ans. Erreur? Autre enfant disparue sans être mentionnée plus tard? Dans tous les cas cela n'a pas vraiment d'importance.
Oui, un livre incroyable, qui nous interroge, nous percute, et nous rappelle avec raison qu'il ne faut jamais, jamais oublier. Et quand, à la toute fin de l'enquête, la boucle se noue, c'est un final en apothéose, en tendresse, en douce morale et toujours en intelligence.

Bravo Mme Berest.
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