La carte postale

J'ai lu plusieurs romans qui racontaient la vie dans les camps d'extermination, le déni d'humanité, des témoignages de personnes qui avaient survécu, des récits de résistance, de juifs cachés, d'évasion des trains,… Mais ici, Anne Berest, via l'histoire de sa famille, de sa grand-mère entre autres, raconte comment la montée de l'antisémitisme, petit à petit, a piégé les Juifs en Europe, même s'ils n'étaient absolument pas religieux, parce qu'ils n'ont pas imaginé, ou pas voulu voir (car certains étaient plus lucides et ont fui à temps) la machine d'extermination mise en place par les nazis. Myriam est une rescapée. Ses parents, Ephraim et Emma, sa soeur Noémie et son frère Jacques, ont péri dans les camps. Elle va réussir à se cacher, à fonder une famille, mais parlera très peu de ce qu'elle a vécu, subissant la culpabilité de ceux qui restent. Mais un jour, après le décès de Myriam, arrive une carte postale qui lui est adressée, signée des prénoms Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques. Et c'est sa fille, puis sa petite fille, qui se lanceront dans des fouilles sur le passé de la famille pour tenter de comprendre qui a bien pu envoyer cette carte. Ce retour loin en arrière fait la beauté de ce roman très prenant.