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Critique de Sallyrose



On le sait dès le départ, Étienne va tuer son épouse Vive.
Si ce roman est construit comme un thriller, la question n'est pas de savoir comment ça se termine mais plutôt comment on arrive à cette conclusion dramatique.
La dénonciation du féminicide en tant que phénomène de société est très habile. le couple évolue dans un milieu intellectuel, modeste certes, mais on est loin des clichés de cités de banlieue.
Tout est focalisé sur Étienne, homme d'une quarantaine d'années qui exerce la profession de correcteur dans l'édition, élevé par une femme seule à qui il tient beaucoup de rancune. de tous les qualificatifs qui lui sont attribués, « psychorigide » est celui qui lui convient le mieux.
Si ses réactions prêtent parfois au sourire voire au rire, le déroulé de cette histoire montre bien qu'il faut être attentif et prudent face à la puissance de la frustration.
Vive est une artiste, un peu bohème, sociable, a priori respectueuse de son mari. Son prénom est en fait le surnom de Violette et s'inscrit comme une occurrence du champ lexical de la vie. Bien trouvé.
Comme le lecteur ne la connaît qu'à travers le regard et surtout le ressenti d'Étienne, son portrait est donc incomplet. Une belle façon de montrer son absence de responsabilité dans le déchaînement qui va agiter son mari. Qui qu'elle soit, quoi qu'elle ait fait, le problème, ce n'est pas elle.
Loin d'une obscure étude psychologique, l'autrice délivre un roman qui s'articule sur les arcanes de la vie conjugale pour mieux mettre en exergue une personnalité délétère.
C'est un roman coup de poing dont la légèreté apparente n'est que le miroir inverse d'une haine sauvage.

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