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Critique de pyrostha


C'est par l'intermédiaire,une fois de plus, de Babélio et de sa masse critique, que j'ai pu lire cet ouvrage qui relève de l'interview.Je dis relève car, volontairement, l'auteur a supprimé les questions pour que" chaque lecteur ait l'impression que Teresa Berganza s'adresse directement à lui" . Je le dis d'emblée, c'est raté.Je n'ai pas pu me plonger dans ce monde habité par le chant. Chaque paragraphe correspondant à une question, on le sent bien, est court, pas vraiment développé,aux phrases sèches et à chaque fois que je voyais ce petit * qui sépare les réponses,le rythme était cassé.Ça, c'est pour la forme.

Mais qui est Teresa Berganza? Certain(e)s d'entre vous connaissent sûrement mais pour les autres, je vais faire un petit topo.

Teresa Berganza ,née le 16 Mars 1933 à Madrid, est une des mezzo soprane la plus grande de son époque,spécialiste de Mozart et de Rossini. Quand je dis "grande", elle ne fait qu'1.6 mètre :lol: Je l'ai admirée et je l'admire encore, si j'avais eu la joie de l'entendre en live ,ma joie aurait été presque complète..("Presque" parce qu'il y en a tant d'autres que j'aurais aimé entendre sur scène..)

Je reviens maintenant sur le fond du livre.Qu'y apprend on? Que Teresa Berganza est passionnée depuis toute petite de musique, qu'elle a travaillé très dur (solfège, piano,musique de chambre,l'harmonie et la composition puis ,enfin sa voix), qu'elle est perfectionniste dans toutes les choses de la vie.Elle a vécu au moment du franquisme,elle a rencontré bon nombre de chefs d'orchestre (Claudio Abbado, H.von Karajan,Carlo Maria Giulini etc..) bon nombre de grands, très grands chanteurs (Placido Domingo, Alfredo Kraus,, Luigi Alva etc...) ses amours n'ont pas été heureuses, elle a trois enfants, est grand mère..Elle aime faire son pain,dresser une jolie table, défait le lit à l'hôtel pour le refaire à sa manière...Je continue?

Mais je m'en fiche de tout ça!! Je ne suis pas "people" et si je l'étais, je n'aurais guère étanché ma curiosité car rien n'est développé quant à ses amours....Alors pourquoi en parler?

Ses rapports avec ses partenaires de scène sont eux aussi esquissés,généralement en en disant du bien , les autres,rien ne filtre..Très bien, encore une fois, je ne suis pas people.

Ses rencontres musicales avec certains chefs , un peu plus développées , mais pas de beaucoup.

J'attendais, en réalité,qu'elle parle de musique, de conception de la mise en scène, de chant.Certes, elle aborde le sujet (et Dieu sait s'il y a à en dire!) mais sur 156 pages, il y a, allons, je vais être généreuse,une dizaine de pages qui y est consacré....Là, j'ai pu esquisser un sourire devant sa véhémence concernant ,par exemple, les mises en scène modernes .Je vous donne les pages si , au hasard d'une balade dans une librairie , vos yeux tombent sur cet ouvrage.Pages 107 à 112. Les souvenirs de scène ou de spectacles sont intéressants, elle explique ses emportements avec des arguments , me semble t il, étayés..

On le saura qu'elle aime Mozart, Rossini! On baigne dans ces noms mais parle t elle du style? de la technique? Que nenni...De temps à autre, elle évoque le sujet, l'effleure...

Une chose m'a interpellée..Les professeurs de chant ne savent pas toujours jusqu'où ils peuvent étendre une voix.On la travaille comme un instrument à condition de savoir différencier au départ une flûte d'une clarinette" (..). "J'ai tout donné,toujours,toute ma vie,sans m'économiser. Mais en ne chantant que ce j'estimais être bon pour ma voix. C'est la limite. Evidemment, j'aurais rêvé de chanter Traviata, mais je préfère l'écouter par des interprètes qui ont la voix pour ce rôle".Elle a prouvé par ses actes ce qu'elle pensait puisqu'elle n'a abordé LE rôle que toute mezzo soprane rêve de chanter : Carmen que lorsqu'elle a estimé être prête .Bon nombre de fois, des chefs lui ont proposé de le monter avec elle , elle a toujours refusé, attendant le moment.Elle a eu raison, ce fut une extraordinaire Carmen, sensuelle, pas vulgaire comme on peut parfois le voir.

Alors comment expliquer qu'elle soit en accord avec les rôles ,notamment Carmen, pris par Maria Callas? (Elle émet une très, très légère critique) Sans doute parce qu'entre elles une amitié sincère s'était développée..Car sinon...On ne peut pas chanter divinement La Somnambule ou Traviata et faire de même avec Carmen. Malheureusement, il faut choisir,ce ne sont pas uniquement les déboires sentimentaux de Callas qui ont brisé sa carrière, c'est sa volonté de tout chanter..Mais,cela, c'est une autre histoire....

En résumé, si vous ne connaissez pas bien le milieu de l'Art lyrique,vous serez perdus au milieu de tous ces noms qui ont traversé la vie musicale de Teresa Berganza, vous n'aurez que peu de détails croustillants à vous mettre sous la dent si jamais vous en aviez envie, vous ne comprendrez pas forcément mieux ce qu'est la vie d'une cantatrice. Pour ceux qui connaissent mieux , vous ne ferez pas de grandes découvertes, la meilleure des choses à faire étant de l'écouter car là, là, elle vous livre tout: la mise en scène, la leçon de chant, la passion. Et sur des musiques merveilleuses.Merci à Mozart, à Rossini, à Bizet et tant d'autres compositeurs qui ont permis à Teresa Berganza (et d'autres) de nous éblouir et de nous donner tant de bonheur.
Lien : http://pyrausta.apln-blog.fr..
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