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Critique de kielosa



L'officier parachutiste Erwan Bergot (1930-1993) s'est fait un nom en lettres avec sa magnifique trilogie "Sud lointain" : "Le courrier de Saigon, La rivière des parfums et le maître de Bao Tan". Ce prolifique auteur a également écrit quelques biographies, notamment de Marcel Bigeard (1916-2010) et Roger Vandenberghe (1927-1952).

Le présent ouvrage, qui porte comme sous-titre "La guerre des service secrets", n'est ni un roman, ni une oeuvre biographique, mais une analyse approfondie des relations délicates et problématiques entre services secrets adversaires en temps de guerre froide.

L'auteur s'est concentré en particulier sur les relations entre les services de sécurité de la France et ceux de Tchécoslovaquie pendant la période 1964-1969. le livre, qui est sorti en 1977, compte 3 parties : L'homme de Londres ou le défecteur, L'homme de Prague ou le référent et L'homme de Vienne ou l'agent double.

Il comporte avant la préface un petit lexique des abréviations utilisées et en fin de volume une chronologie des principaux événements de l'histoire mouvementée de la république tchécoslovaque, avec le suicide de Jan Masaryk et le Coup de Prague de février 1948, l'alignement du pays sur l'Union soviétique, le "Printemps de Prague" et l'intervention militaire du Pacte de Varsovie, le 21 août 1968.

J'avais 21 ans à l'époque et je me souviens très bien être assis près du poste radio de mes parents à écouter avec horreur les nouvelles de cette intervention militaire.
Tout comme je me souviens parfaitement du suicide par le feu du jeune étudiant en Histoire, Jan Palach, le 16 janvier 1969 sur la Place Venceslas, au centre-ville de Prague, à l'âge de 20 ans, pour protester contre l'invasion brutale de son pays.

Si l'analyse du conflit entre le SDECE français et sa contrepartie tchécoslovaque, le STB ("Statni Bezpecnost"), dominé par le KGB russe, se sert de noms altérés pour des raisons évidentes de sécurité, les faits relatés en revanche sont authentiques.

La description des personnages principaux, tels le capitaine Maurice Arnaud, en poste à Prague de mars 1964 à mars 1967, et son contact slovaque, l'agent Matùs Janacek du STB, est d'une telle précision psychologique que nous les voyons très bien malgré le clair-obscur qui règne d'habitude dans le monde des services de renseignements.

Si Erwan Bergot se montrait pessimiste sur l'avènement d'une paix durable en 1968 et s'offusquait de "l'imposture" venant de l'Est, ses paroles sont, avec les exploits de Poutine et ses services en Ukraine, d'une triste actualité 55 ans plus tard.

Livre à découvrir !
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