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Critique de Funrider


Je trouve que Pierre Bergounioux exprime ce qu'on peut soi-même ressentir lorsqu'on prend la route, en marquant la différence entre le train et la voiture. le train où on peut très vite rester centré sur soi, absorbé dans sa lecture, sans faire attention au paysage qui défile, et donc sans remarquer la transformation des paysages entre le terroir de Brive, encaissé entre ses collines, et la plaine, plus au Nord, avant d'arriver en Ile de France et sa densité urbaine.
Au contraire de la voiture, qui, en plus de prendre plus de temps pour effectuer le même trajet, nécessite qu'on ait l'oeil rivé sur la route et sur le paysage que l'on traverse, ses variations et ses obstacles physiques (montagnes, rivières). le passage de ses obstacles nous fait ressentir la diversité de notre territoire et nous fait parfois même redécouvrir des endroits connus voire fait resurgir des souvenirs… Ce que l'autoroute ne permet plus…

Le récit de ce voyage à travers la France, entre le Limousin et Paris, me fait aussi l'effet de l'expression du passage de l'enfance à la vie adulte ; le naturel, un peu sauvage, de l'enfance, lié au territoire de Brive, vers l'âge adulte, froid, monotone, qui ne laisse pas la place à la rêverie, comme une place de village qui se transforme en parking, un temps où tout va plus vite, comme sur l'autoroute à l'approche de Paris, mais un temps « qui a revêtu la teinte neutre de l'habitude, le visage apaisé de l'évidence ». Comme un voyage initiatique aussi qui nécessite, lorsque l'on prend la route, de traverser des obstacles physiques comme des routes de montagnes en hiver, tels les soubresauts de l'adolescence.

Un récit court mais intense, joliment illustré de photos, simples, presque naïves, de cette route.
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