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Critique de hellrick


Dès les premières pages le style de Berma rappelle les duétistes officiant sous le pseudonyme d'Eric Vertueil…guère étonnant puisque ce pseudonyme cache, lui-aussi, le dynamique duo Alain Bernier et Roger Maridat. Bernier est un vieux briscard, actif dans le domaine du roman policier depuis la fin des années '50 (avec D'UNE PIERRE DEUX CORPS). Il s'associe avec Maridat en 1973 pour un premier roman d'angoisse, AU BOUT LA MORT. Par la suite les deux romanciers feront le bonheur du Fleuve Noir avec d'autres Angoisse, des Spécial Police et, bien sûr, une dizaine de Gore. UN FESTIN DE RATS sera, lui, publié à la concurrence, chez Maniac, sans que le résultat ne soit franchement différent de ce que « Vertueil » proposait chez Gore, à savoir une vague enquête policière et une foultitude de passages sanglants. le tout étant saupoudré d'un humour très présent rendant plus humoristique et grotesque (dans le bon sens du terme) les détails vomitifs.
Nous sommes dans une maison de retraite de prestige, Les Ormes. Une des pensionnaires se prend de passion pour des rats et décide de leur livrer en pâture quelques personnes de son entourage. le directeur de l'établissement découvre la vérité mais décide de se taire et organise une combine lucrative : il assassine des « petits vieux » que leurs héritiers souhaitent voir disparaitre au plus tôt et touche un pourcentage sur les recettes.
UN FESTIN DE RAT alterne le bon et le moins bon. L'idée de base, pas spécialement originale, n'en reste pas moins efficace et propice à une atmosphère plaisante, entre série noire aux personnages irrécupérables (le directeur bat des records de répugnance) et humour acide. le problème, comme souvent avec Vertueil, réside en fait dans l'usage immodéré du gore : poussé dans ses derniers retranchements, utilisé en dépit du bon sens pour le simple plaisir de l'horrible (on peut véritablement parler de hard gore sur le modèle du porno hardcore où tout est sacrifié pour l'accumulation de scènes croustillantes), le gore finit par lasser. C'est dommage car, avec davantage de maîtrise, un peu moins de boucherie et un peu plus de psychologie tordue, Berma / Vertueil aurait pu proposer un divertissement caustique, voire une critique féroce de l'univers des maisons de retraite. Dans l'état il s'agit d'un roman gore correct, vite lu et vite oublié, pas déplaisant mais bien en deçà des espérances.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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