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Critique de Luniver


« De toute façon, quoi que je fasse, ce n'est jamais assez », « Tout est toujours de ma faute » … si ces petites phrases vous sont (trop) familières, vous êtes probablement coincé dans un jeu tel que défini par Eric Berne (et autant dire tout de suite que dans ce genre de jeu, on ne se fend pas la gueule).

Mais reprenons les choses depuis le début : pour l'auteur, chaque individu peut être décomposé en 3 agents :
– le Parent, celui qui a assimilé les rites, les normes et les valeurs de la société (à travers ses propres parents) ;
– l'Adulte, celui qui prend des décisions rationnelles à partir de ses propres expériences ;
– l'Enfant, la part créatrice, impulsive, mais qui retient aussi des traces des tous premiers comportements enfantins.
Dans une interaction, un des trois agents de la première personne va essayer de joindre un autre agent de son interlocuteur. Parfois, ça sera symétrique et tout le monde sera content (Parent/Enfant et Enfant/Parent), parfois on sera accusé d'immaturité ou au contraire de ne pas savoir s'amuser, et parfois on reste bloqué dans des situations rigolotes (deux Parents/Enfant « Tu bouges », « Non, TOI tu bouges » qui se regardent éternellement avec les sourcils froncés).

Les jeux, selon Berne, sont des situations où un des interlocuteurs, dans une situation sensée être Adulte-Adulte, va tenter un coup en biais pour obtenir une gratification « enfantine » : « Je suis trop nul » pour s'entendre dire « Mais non, tu es quelqu'un de fantastique », provoquer une dispute afin d'obtenir une excuse pour éviter d'affronter une situation désagréable, feindre la maladie ou le mal-être pour attirer la compassion… Des situations anodines si elles restent anecdotiques, mais qui peuvent devenir un véritablement mode de fonctionnement, et qui obligent son collègue, son ami, son partenaire à jouer éternellement un rôle qu'il n'a pas choisi (et qu'il n'a pas spécialement envie de jouer car ces jeux laissent un arrière-goût de manipulation). Éternellement, car le joueur obtient la gratification qu'il cherchait à chaque partie : aucune chance qu'il change de comportement de lui-même.

L'auteur présente un nombre pléthorique de jeux traditionnels, qui finit d'ailleurs par lasser quand on n'est ni professionnel de la santé, ni concerné personnellement par les cas présentés. Mais surtout, il expose comment faire pour éviter d'entrer dans la partie, et de rester dans une conversation raisonnable entre adultes responsables.

L'ouvrage est un peu daté, on le remarque principalement sur la description des relations homme-femme, qui mériterait un coup de balai. le vocabulaire est également très freudien, théorie à laquelle je n'adhère pas.

Mais même si on lit que tel comportement est une régression anale et que tel jeu comporte de forts éléments phalliques, ou qu'une femme ne semble pas avoir d'autres sujets de conversation que sa garde-robe, le fond du livre reste très pertinent. le propos est clair, les exemples frappent par leur évidence. On reconnaît au premier coup d'oeil les comportements de nos proches (ou les nôtres…) et les solutions pour éviter ces situations semblent, finalement, assez simples à mettre en place.
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