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Critique de pleasantf


Avant de mal finir, Fréderic Berthet fut un élève prometteur des Lettres françaises, choyé par Sollers qui lui ouvrit les pages de la revue l'Infini. Il y publia la nouvelle ‘Un point de vue divin', reprise dans ce recueil.

Les nouvelles de ce livre sont imprégnées de deux obsessions : les femmes et le personnage de l'écrivain, à n'en pas douter un double de Berthet. L'écriture de Berthet a des allures désinvoltes, passe du coq à l'âne, suit les méandres d'une pensée décousue, se perd en chemin comme le personnage Trimbert se perd dans la neige dans la nouvelle ‘Hors-piste'. Le déroulement naturel du récit est parfois interrompu comme dans la nouvelle ‘Voyageur' : un homme vit avec trois femmes, parle de la première, de la seconde mais on ne saura jamais rien sur la troisième, comme si la suite attendue par le lecteur n'avait aucune importance. Le récit est déjà parti dans une autre direction.

Dans ces nouvelles de Berthet, la figure de l'écrivain s'accompagne d'une sensation d'échec et souvent de solitude. le temps passe sans que rien ne se passe. Le temps a détruit les espoirs passés. Il reste des souvenirs. Et il reste une présence au monde imprégnée de l'inconstance des choses. Le monde selon Berthet est une énigme, une étrangeté, où on ne sait jamais vraiment si on est à sa place. La vie, source de perplexité, est régie par le hasard. Le pathologique n'est jamais bien loin, chez des personnages qui choisissent le retrait et s'efforcent de faire ‘comme si' et de sauvegarder les apparences de la normalité.

Une écriture d'abord déconcertante mais somme toute attachante.
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