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Critique de Takalirsa


Un thriller psychologique autour de secrets de famille, dans une ambiance flirtant avec le surnaturel.
D'emblée on devine par quel drame s'est soldée la jalousie de Grâce cette année 1981. Cependant l'intrigue réserve bien des surprises et il est intéressant d'avoir à la fois le point de vue interne de l'héroïne à l'époque et celui, extérieur, de son fils venu, de nos jours, la rejoindre pour Noël. le récit se concentre sur quelques jours, dans la grande maison familiale isolée à la campagne par temps de neige : une situation qui contribue à l'atmosphère oppressante de l'histoire. Tandis que dans son carnet Grâce raconte « cette vie qui s'effondre, se délite chaque seconde un peu plus » depuis que son mari s'est entiché de la fille au pair polonaise, Nathan, trente ans plus tard, ressent toujours cette ambiance « chargée de secrets, de rancoeurs, de souvenirs avortés » qui réside dans la demeure de son enfance.

Lui-même s'est toujours senti mal-aimé, délaissé par un père absent et une mère qui lui préférait sa soeur. Pourtant Lise était « une enfant difficile », « colérique et sans peur », qui le malmenait souvent. Et surtout, « même adulte, je restais la chochotte, l'imbécile de petit frère », comme si le temps s'était figé. Alors que si Lise s'enlise dans une vie décevante, entre un travail qui l'ennuie et une vie sentimentale désastreuse, Nathan est devenu architecte d'intérieur et père de jumeaux. Malheureusement sa femme Cora est morte en couches... La mort semble en effet rôder dans la famille Bresson Bataille.

La maison est d'ailleurs le théâtre d'étranges incidents... Jet de pierres, cadeau de Noël dans le poêle, couteau planté au plafond, cumulus qui s'effondre : autant de « bizarreries » qui angoissent dans ce lieu sur lequel planent depuis des années « des histoires », des rumeurs, « un mythe désagréable transmis de génération en génération » - certains parlent même d'une « aura diabolique », d'un « halo noir » qui l'entoure... Et comme de fait on se demande si elle n'est pas hantée par un fantôme, une « âme qui n'est pas en paix »...
Au final les explications seront tout à fait rationnelles et feront réaliser l'impact des traumatismes d'enfance sur la vie d'adulte... et l'impact de l'amour sur celle-ci : l'amour qui ronge et détruit, et celui qui, bien que furtif et fragile, contribue à se construire et s'épanouir.
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