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Critique de Kepherton


Louis-Joseph Jay ? Un homme haut en couleurs dont l'existence s'étira entre un XVIIIè siècle tirant la France vers la Révolution et la fin des Monarchies et un XIXè siècle qui verra s'enchaîner un régime impérial avant le retour de la royauté.

La grande oeuvre de sa vie sera d'avoir soulevé les montagnes pour créer un musée des Beaux-Arts à Grenoble. Derrière ce travail titanesque, une entreprise épique de promotion du Beau idéal notamment hérité des modèles antiques.

Dans un récit de 222 pages qui enchaîne les chapitres courts, l'auteur raconte les incroyables péripéties de ce projet. Il nous dévoile un Joseph-Jay enthousiaste, énergique, combatif, désireux de partager son amour de l'art avec les jeunes étudiants. Mais l'homme est rattrapé pour ses convictions jacobines qu'on ne lui pardonne pas.

Il devra faire des pieds et des mains pour faire approuver la création du musée, obtenir un local et constituer progressivement une magnifique collection d'oeuvres d'art. le projet fou prendra corps et deviendra réalité à la faveur de son énergie indestructible et son talent à mobiliser ses réseaux, au niveau local comme à Paris.

Ce projet artistique d'ampleur s'incarne dans un contexte historique que l'auteure prend plaisir à nous dépeindre. Car bientôt les derniers soubresauts de la Révolution, les hésitations du Directoire amèneront à un coup d'État. Et le général Bonaparte, revenu de l'Italie paré des plus grands honneurs formera bientôt un consulat à trois avant d'être consacré empereur en 1804. Ainsi, l'histoire de Louis-Joseph Jay, ses victoires, ses moments de joie, ses moments de doute et ses colères seront régulièrement traversés par une immersion dans le contexte historique.

En toile de fond des péripéties du musées, on suit toute l'histoire du premier Empire. Les guerres lancées par Napoléon, ses victoires en Europe, la trahison de Talleyrand, les premières défaites, l'arrestation puis l'évasion à l'Ile d'Elbe.

Lorsque le bonapartisme s'effondre, Louis-Joseph Jay lui aussi subit ses déconvenues à Grenoble car sa réussite ne lui a pas valu que des amis. Il partira donc pour un voyage culturel en Italie qu'on nous relate avec une grande passion. On sent dans ce livre, entre récit historique et roman, l'enthousiasme de la professeure. le récit n'en devient que plus dense car finalement, de court paragraphe en court paragraphe, on nous raconte avec simplicité l'évolution de la mode en France avec l'arrivée du chapeau, les travaux de l'artiste Michel-Ange, la montée en puissance du néoclassicisme puis son remplacement par le romantisme.

L'auteure s'attache à documenter très fortement son livre en l'émaillant de notes de bas de page. Et si cet ouvrage se veut un roman, le style demeure malgré tout relativement épuré. C'est donc plutôt un récit vivant, entrecroisé de dialogues, qui nous fait revivre l'histoire. Et s'il faut être concentré pour le lire, on appréciera le voyage que l'auteure nous fait vivre.

Au final, on sort de la lecture en ayant envie de se documenter sur beaucoup de sujets abordés dans l'ouvrage. L'histoire de Napoléon Bonaparte, la biographie de Michel-Ange, la peinture de paysages et bien d'autres choses encore.
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