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Critique de Foufoubella


L'enfant d'octobre nous relate l'affaire dite du petit Grégory, affaire encore non élucidée à ce jour et qui a refait la une des journaux il y a un an ou deux.

J'ai grandi avec cette affaire. Je suis née la même année que ce petit garçon qui a été jeté, pieds et poings liés, dans la Vologne, rivière qui coule dans le département des Vosges. Une affaire de famille, des comptes mal réglés, un corbeau qui envoie des lettres aux parents depuis plusieurs années, ce linge sale-là, malheureusement, on n'a pas fait que le laver en famille.
Ce roman, car c'est un roman, Philippe Besson imaginant les pensées de Christine, la mère du garçonnet, retrace ce fait divers devenu l'un des cold cases les plus connus de France, si ce n'est le plus connu. Il y relate les faits, les enquêtes successives, les erreurs commises, les rebondissements et constate que près de 36 ans après le drame – 22 au moment de l'écriture du livre -, on ne connaît toujours pas l'identité du coupable, qu'on ne le connaîtra probablement jamais sauf si quelqu'un décide de se délivrer de ce poids sur son lit de mort.

Philippe Besson, comme il l'avait fait avec Vivre Vite, qui relatait l'accident mortel de James Dean, a décidé de ne pas totalement romancer son histoire et a utilisé les vrais noms des protagonistes. Si le procédé ne pose pas de problème particulier s'agissant de l'accident de voiture de la star hollywoodienne, j'ai trouvé le parti pris ici beaucoup plus casse-gueule. On ne traite pas un assassinat de petit garçon comme on traite un bête accident de la route, aussi dévastateur fut il. Cependant, s'il fallait écrire un roman sur cette triste affaire, Philippe Besson était l'écrivain idéal. Je ne m'en cache pas, j'aime beaucoup cet auteur, que j'ai eu l'occasion de rencontrer au détour d'une dédicace, qui a une plume délicate et pudique. Rien n'est putassier dans ce livre et il rend je trouve un très bel hommage à ce petit garçon, rappelant par la même occasion qu'il ne s'agit pas d'un simple fait divers. Je comprends l'ire qu'a déclenché à l'époque la sortie de ce livre ; des parents, une mère, ne pouvaient pas accepter ça. Pour ma part, je me suis trouvée en empathie totale avec ce petit Grégory, ces parents qui ont perdu ce qu'ils avaient de plus précieux au monde, de la manière la plus atroce possible.

Rien n'est gai dans ce livre ; les querelles de famille, les jalousies, la petitesse des gens de cette campagne moisie, l'incompétence de la justice, et j'en passe. Rien n'est gai, non, mais le ton est juste.
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