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Critique de gouelan


« C'est à Falmouth que la terre abdique. À la verticale des falaises. »
À Falmouth les existences des gens sont minuscules. Les gens sont taciturnes, ils sont économes en gestes et en sentiments.

Thomas revient dans sa ville natale après une longue absence. Il traine dans son sillage un lourd passé. Personne n'accepte son retour, il fait partie des proscrits. On ne pardonne pas à Falmouth.

Dans l'arrière-boutique de Rajiv, l'épicier, il va raconter son histoire, la vacuité et l'inanité de sa vie qui l'ont conduit à l'abdication. Il raconte l'agonie de son couple ; le secret, la solitude, l'indifférence, le délaissement, l'agacement, la rancoeur, l'intolérance et enfin, la résignation. Falmouth est une terre d'abdication, d'abandon.

À Falmouth, on ne divorce pas, sans être victime de l'opprobre. Comment alors fuir l'acharnement de Marianne ?
Thomas a trouvé le moyen de fuir.

Pourtant il revient quelques années plus tard. C'est en Betty qu'il trouvera ce qu'il est venu chercher.
Betty, tout comme Rajiv, fait partie des fracassés, de ceux qui ont connu la malédiction de l'existence, les bannis. Ils ne ressemblent pas aux autres, alors ils se comprennent. Elle ne s'intéresse pas à ce que font les gens mais à ce qu'ils sont. Il lui raconte la prison, la folie, l'enfermement. À travers elle, il retrouve l'innocence de son existence passée, tout ce qu'on lui a pris.

Malgré cela ; « il est des naufrages dont on ne revient pas ».

Un livre qu'on ne lâche pas, qui se dévoile petit à petit et nous entraine dans ce coin de Cornouailles. On ressent l'atmosphère pesante du village. On entend les vagues qui se fracassent sur les falaises. On ressent le vent et la pluie qui nous fouettent le visage. On courbe le dos, on remonte le col de son manteau. On est balloté par les flots, tout comme Thomas, Rajiv et Betty, et on finit par comprendre que ces êtres ne sont pas si différents de nous.

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