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Critique de Foxfire


Dès les débuts de ma lecture, j'ai eu un drôle de sentiment de déjà-vu. Je me suis dit que c'est parce que ça faisait penser à du Dick et que ça n'était qu'une impression. Puis, certains éléments m'ont vraiment interpellée, ils ne m'étaient pas inconnus. J'ai alors pensé que c'était mon mari qui m'en avait parlé et j'ai continué ma lecture. Arrivée à la fin du roman, j'en suis maintenant certaine, je l'avais déjà lu. Il y a un bail, probablement une quinzaine d'années… Je l'ai donc relu en ayant constamment une impression de familiarité qui ne m'a pas dérangée puisque mes souvenirs restaient flous et se portaient sur certains éléments précis et pas sur l'intrigue globale. « L'homme démoli » est un roman plaisant, réussi à certains égards mais qui a aussi des défauts, des faiblesses et qui est finalement une oeuvre attachante mais assez inaboutie, ce qui explique sans doute que j'avais oublié que je l'avais lue.

A la lecture de « l'homme démoli » on imagine aisément son auteur, Alfred Bester, comme un type au cerveau en ébullition. Parce que des idées, des trouvailles, il y en a plein dans son roman. Un peu trop même et tout ça part un peu dans tous les sens, manque un peu de liant.
La télépathie est parfaitement traitée, et ce de façon assez exhaustive. L'argument est bien trouvé et enthousiasmant mais pas forcément bien exploité de bout en bout. J'aurais aimé que le roman parte de ce point de départ et l'exploite jusqu'au bout en restant centré sur cet argument sans en dévier. Mais en fait, « l'homme démoli » ne reste pas centré sur cet aspect et part dans plein de directions. A l'image du changement de point de vue au cours du roman. En effet, si la 1ère partie du roman adopte le point de vue de Ben Reich, donc du tueur, dans la seconde partie on suit plutôt Powell, le flic. Comme si Bester écrivait plusieurs romans en un, comme s'il ne parvenait pas à choisir l'histoire qu'il voulait raconter. le récit aurait gagné à être plus simple, plus resserré en restant dans les pas de Reich, qui était un point de vue plus intéressant et plus intense que celui, plus conventionnel, du flic. Pour autant, cette 2ème partie n'est pas du tout inintéressante et se suit avec plaisir.

Outre la télépathie qui fait l'objet de descriptions particulièrement réjouissantes, il y a pas mal d'autres bonnes idées dans le roman. L'évocation du processus de démolition est saisissante. Tout comme la peinture sociale qui est plutôt réussie mais un peu sous-exploitée, Bester gâche parfois certaines bonnes idées. Je pense tout particulièrement au phénomène de régression de la jeune femme qui est une bonne idée rendue bizarre, voire malsaine, en tout cas déplaisante, par le fait qu'une liaison amoureuse se noue entre elle et son « papa » de substitution.

Malgré ces défauts, « l'homme démoli » reste un roman très agréable à lire, ludique, précurseur à bien des égards. Reste à savoir si dans 15 ans je me souviendrai que je l'ai lu…
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