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Critique de Totophe17


L'histoire commence en Bohême en février 1939, des enfants du village ont disparu. Tout de suite les villageois suspectent les Rroms qui ont installés leur camp près de la ville, activant le mythe des bohémiens ou romanichels voleurs d'enfants. mais des enfants des Rroms ont aussi disparus. la colère des villageois retombés, les Rroms vont prendre la route à la recherche des enfants, ils seront secondés par Josef, le gadjo policier, dont le fils a aussi disparu.

Le périple décrit est le moyen de présenter la montée de la répression et de la persécution des Rroms par le régime nazi : la notion de sous race et de sous hommes, les expériences médicales du docteur Ritter puis de Mengelé. On voit aussi l'évolution de la considération de cette population : la libre circulation, puis l'interdiction de circuler, puis la rétention dans des camps de travail pour finir dans les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau.

Les auteurs nous permettent d'appréhender la culture de ce peuple itinérant et les valeurs qui le porte. Ils introduisent des éléments de langue, profitant du fait que Josef a intégré le groupe de voyageurs. Nous découvrons leurs croyances et le rôle de différents personnages au sein du groupe : la patriarche, la guérisseuse, la place des femmes. Nous découvrons aussi leur passion pour la musique et leur habilité pour travailler le métal (étamage).

Il ressort de ces planches de réelles valeurs : respect de la parole donnée, l'amitié, la notion de famille parfois au sens élargi, le respect des traditions, la justice au sein de la communauté...

Deux histoires sont menées en parallèle : celle de la disparition des enfants et leurs parcours, le parcours de la communauté de Chacu... L'histoire d'amour entre Silenka, la romni et Josef, le gadjo, montre comment l'amour permettait de supporter l'horreur et de survivre.

Le choix des couleurs est judicieux pour le thème, la couleur brune rappelant des documents d'époque. le jeu des lumières et des éclairages donne encore plus de force au dessin.

Ce livre est un bon moyen de sensibiliser à une partie peu connue de la seconde guerre mondiale : le génocide des tziganes. le cahier pédagogique à la fin du livre est un bon complément de la BD.

Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je conseille la lecture de "Tziganes : une mémoire française 1940-1946" de Kkrist Mirror. C'est l'histoire du camp d'internement de Montreuil Bellay, près de Loudun. Ce camp est reconnu depuis quelques années comme un lieu de mémoire de la répression des tziganes. Un mémorial devrait y voir le jour.
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