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Février 1939, un campement de Tziganes vient de s'installer dans une petite ville de Bohème. Malheureusement, deux enfants du village ont disparu, dont celui de Josef, un policier. Très vite, la population les tient pour responsables et va les voir. Leur chef, Chachu et Silenka, une femme à fort caractère, leur expliquent que dix des leurs ont également disparus. Il n'y a plus trace d'eux à partir de l'orée de la forêt. En effet, des empreintes ont été retrouvées ainsi que des marques de lutte. Tous pensent que ces enfants ont été enlevés. Plutôt que de s'embrouiller, Josef propose aux Tziganes d'unir leur force afin de partir à leur recherche. D'abord réticents, ces derniers acceptent et ce sera le début d'un long périple pour tenter de savoir ce qu'il est advenu des enfants...

Michaël le Galli nous offre un très bel album sur la différence culturelle, l'amitié entre deux peuples que tout oppose, la tolérance et la force qu'ils mettront ensemble pour retrouver leurs enfants. Tout comme les Juifs, les Tziganes étaient un peuple que les nazis ont voulu exterminer pendant la seconde guerre mondiale et l'on se rend compte de toute la violence que ces gens ont subie, notamment les camps de concentration. Très bien documenté sur le sujet, l'auteur nous offre ainsi une belle leçon d'histoire, une histoire dramatique et trop peu connue. Sur des tons sépia de toute beauté, un trait finement travaillé et précis et un encrage soigné, ce très bel album nous montre une fois de plus toutes les horreurs de la guerre.

Batchalo... l'horreur dans toute sa splendeur...
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Batchalo !
Bonne chance !

Février 1939 . Bohême .
Des enfants ont disparu .
Qui incriminer d'autre si ce n'est ce groupe de cikani installé depuis peu aux abords de la ville .
Villageois et Tsiganes se font face . le ton monte . La confrontation semble inévitable .
Seulement voilà , de jeunes enfants manquent également à l'appel dans les rangs gipsy , bamboléoooo !
Josef , qui s'inquiète également pour son fils Roman volatilisé , décide de partager le quotidien de ces gens du voyage dont il ignore tout des us et coutumes . le but ultime étant de découvrir au plus vite la raison de ces multiples évanouissements dans la nature , djobi , djoba !
Gadjo il est , gadjo il restera . La route s'annonce périlleuse en cette période de grands troubles mais pourrait bien présenter quelques bon côtés pour peu que la jolie Silenka daigne poser ses yeux de drabarni - sorcière guérisseuse - sur lui...

S'il est un sujet brûlant par les temps qui courent , c'est bien celui des roms . Daho et sa chanson de soutien «  WE à rom «  n'y ayant rien changé .
Ce magistral récit interpelle tout en éduquant , y a pas de mal à se faire du bien .
Un lourd tribut payé dans les camps nazis et c'est un autre regard porté sur une communauté décimée par l'horreur concentrationnaire la plus absolue .
L'on sent un véritable travail de recherche de la part des auteurs . Preuve en est ce dossier final , confirmant , si besoin était , ce perpétuel sentiment de malaise ressenti tout au long du récit . Difficile de se marrer à l'évocation des travaux de Mengele , d'Auschwitz-Birkenau et autres rappels du même acabit .

Des tons essentiellement ocres et c'est un ciel de plomb qui vient prendre ses quartiers d'hiver sur près de 80 planches .
L'amour , quel qu'il soit , apparaît ici comme un frêle esquif balloté par les flots tempétueux d'une Histoire aussi froidement déterminée qu'un char d'assaut de la Panzerdivision .
Triste histoire en une triste époque...
Incontournable .
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En 1939, en Bohème, des enfants disparaissent. Aussitôt les villageois accusent les roms sauf que chez eux ce sont des dizaines d'enfants qui ne sont pas revenus, enlevés. le voyage commence alors pour les retrouver.

Cette bande dessinée nous raconte une bien triste histoire : celle d'une famille de tsiganes sous le régime nazi. Leurs enfants sont enlevés pour réaliser des expériences, les adultes sont parqués dans les camps de concentration.
J'ai trouvé leur périple très émouvant. On ressent leur désir de liberté, la fraternité qui les unit, et leurs croyances qui les séparent des villageois.
Bien sur, la seconde partie de l'histoire, qui de se déroule au tristement célèbre camp de Birkenau, est bien plus sombre.
On termine la bande dessinée par un cahier historique.

Le dessin est très joli, tout en monochromie sépia. Il donne un côté nostalgique au récit.
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Les Tsiganes comptent parmi les groupes qui, de par leur origine/religion/orientation sexuelle, ont été systématiquement traqués par les Nazis.
Moins connu que celui des Juifs, leur massacre n'en est pas moins dramatique et leur mode de vie particulier est sans doute en partie responsable de cette méconnaissance.
Cette BD a le mérite de tenter de combler cette lacune et on sent que les auteurs ont fait un important travail de recherche afin de relater, le plus fidèlement possible, le calvaire de ce peuple.
Cette histoire est glaçante et pointe du doigt certaines recherches qui ont été conduites par des médecins nazis sur les Tziganes et les jumeaux.
J'ai été touchée et émue même si j'ai trouvé certains ressauts de l'histoire fort peu crédibles, à commencer par la gémellité factice des deux enfants. Je ne vais pas m'étendre cependant, la force des personnages et les messages d'espoir qu'ils portent malgré tout méritent seuls d'être retenus.
Cette histoire poignante est servie par un dessin riche et bien traité mis en avant par des camaïeux bruns, bruns comme le triangle qu'ils portaient sur la poitrine.
Je suis heureuse de voir que les minorités souvent (et pendant longtemps) délaissées du devoir de mémoire apparaissent de plus en plus dans les BD historique. Dans la même veine, je conseille 'Triangle rose' qui raconte le destin des prisonniers homosexuels.
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Février 1939, dans une ville de Bohème. Les nazis enlèvent des enfants tziganes pour mener des expériences abjectes au nom de la pureté raciale. Leurs parents partent à leur recherche, accompagnés d'un « gadjo » prénommé Josef, mais ils sont rapidement arrêtées par la police et déportés au camp de travail de Lety puis à Auschwitz. Placés dans une section baptisée Zigeunerlager (camp tzigane aussi appelé « camp de famille » puisque les déportés peuvent y rester avec les leurs) ils vivent dans des conditions difficiles, notamment à cause des ravages provoqués par le typhus. le 22 mars 1943 a lieu le premier gazage de tsiganes et dans la nuit du 1er août 1944, Himmler expédie dans les chambres à gaz les survivants du « camp de famille ».

Un album très documenté qui revient avec une grande rigueur historique sur le génocide tsigane, une tragédie qui, rappelons-le, n'a été reconnue par le parlement européen que le 3 février 2011. Un pan méconnu de l'holocauste où l'on découvre les terribles motivations du Reich : pour le docteur Ritter, chef de L'institut de recherche pour l'hygiène raciale et la biologie de la population, les tsiganes représentent un danger de dégénérescence pour les allemands. Il préconise donc dans un premier temps le rassemblement de cette communauté dans des camps de travail forcé et la stérilisation massive. Son but est d'éviter tout métissage et, à terme « d'éliminer ces êtres indignes de la société. »

Michaël le Gali a aussi souhaité mettre en valeur les traditions propres au peuple rom, leur vocabulaire, leurs croyances, leur façon de rendre la justice, leur passion pour la musique et la difficulté pour eux, nomades dans l'âme, de se voir à ce point priver de liberté de mouvement dans les camps. Liant la petite et la grande histoire, il insère dans son récit une part non négligeable de fiction, notamment à travers le personnage de Josef, le gadjo témoin et narrateur de ce voyage au bout de l'horreur. C'est sans doute dans cette part de fiction que réside les quelques faiblesses de l'album. La voix de Josef est souvent trop « neutre », comme détachée des événements qu'elle relate, d'une froideur presque clinique. Il manque ce petit supplément d'émotion qui aurait donné à l'ensemble davantage d'ampleur.

Au niveau graphique, le dessin réaliste et le choix des tons sépia donnent une patine particulière parfaitement adaptée au propos.

Un album instructif abordant un sujet trop méconnu, qui sonne comme un hommage des plus sincères au peuple tsigane et à la tragédie qui l'a frappé. Il est juste regrettable qu'il soit plus didactique que poignant.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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En démarrant cette BD, je ne connaissais pas l'histoire, j'avais été attiré par cette couverture que j'avais trouvée magnifique. Je ne savais donc pas que j'allais être entraîné dans le drame du peuple tzigane au cours de la seconde guerre mondiale. Les faits historiques sont très bien montrés, aussi bien les persécutions et l'extermination dont ils ont été victimes que les expériences médicales sur des enfants.
Un dossier à la fin nous offre plus de détails sur l'histoire de ce peuple et même la défiance qu'ils inspirent encore aujourd'hui.
Les dessins sont superbes, la couleur unique très bien choisie.
Une bande dessinée nécessaire qui vous poursuivra quelques temps.
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Encore une fois c'est la couverture de cette BD qui m'a pousser à l'emprunter...Et après lecture quand je la regarde, les paroles d'un certaine chanson de Renaud me reviennent en tête :
"Jamais une statue ne sera assez grande
Pour dépasser la cime du moindre peuplier
Et les arbres ont le coeur infiniment plus tendre
Que celui des hommes qui les ont plantés "

J'ai vécu une leçon d'histoire : celle des tziganes dans la seconde guerre mondiale ; utilisés comme cobayes humains par certains personnages qui auraient été Docteurs ; puis déportés et exterminés !!
Mais étrangement c'est un aussi, une histoire d'espoir : à aucun moment ils ne renoncent.
Et en plus, ce qui compte pour une BD : j'aime beaucoup les dessins, cette mise en couleur "brou de noix" donne une ambiance très particulière.
C'est une lecture qui m'a touchée, par le témoignage qu'elle apporte, mais aussi par ces personnes profondément humains et attachants.

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L'histoire commence en Bohême en février 1939, des enfants du village ont disparu. Tout de suite les villageois suspectent les Rroms qui ont installés leur camp près de la ville, activant le mythe des bohémiens ou romanichels voleurs d'enfants. mais des enfants des Rroms ont aussi disparus. la colère des villageois retombés, les Rroms vont prendre la route à la recherche des enfants, ils seront secondés par Josef, le gadjo policier, dont le fils a aussi disparu.

Le périple décrit est le moyen de présenter la montée de la répression et de la persécution des Rroms par le régime nazi : la notion de sous race et de sous hommes, les expériences médicales du docteur Ritter puis de Mengelé. On voit aussi l'évolution de la considération de cette population : la libre circulation, puis l'interdiction de circuler, puis la rétention dans des camps de travail pour finir dans les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau.

Les auteurs nous permettent d'appréhender la culture de ce peuple itinérant et les valeurs qui le porte. Ils introduisent des éléments de langue, profitant du fait que Josef a intégré le groupe de voyageurs. Nous découvrons leurs croyances et le rôle de différents personnages au sein du groupe : la patriarche, la guérisseuse, la place des femmes. Nous découvrons aussi leur passion pour la musique et leur habilité pour travailler le métal (étamage).

Il ressort de ces planches de réelles valeurs : respect de la parole donnée, l'amitié, la notion de famille parfois au sens élargi, le respect des traditions, la justice au sein de la communauté...

Deux histoires sont menées en parallèle : celle de la disparition des enfants et leurs parcours, le parcours de la communauté de Chacu... L'histoire d'amour entre Silenka, la romni et Josef, le gadjo, montre comment l'amour permettait de supporter l'horreur et de survivre.

Le choix des couleurs est judicieux pour le thème, la couleur brune rappelant des documents d'époque. le jeu des lumières et des éclairages donne encore plus de force au dessin.

Ce livre est un bon moyen de sensibiliser à une partie peu connue de la seconde guerre mondiale : le génocide des tziganes. le cahier pédagogique à la fin du livre est un bon complément de la BD.

Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je conseille la lecture de "Tziganes : une mémoire française 1940-1946" de Kkrist Mirror. C'est l'histoire du camp d'internement de Montreuil Bellay, près de Loudun. Ce camp est reconnu depuis quelques années comme un lieu de mémoire de la répression des tziganes. Un mémorial devrait y voir le jour.
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Une superbe lecture !
J'ai choisi ce livre dans les rayons de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne un peu par hasard. La couverture m'a intrigué, je l'ai ouvert, j'ai tourné quelques pages et je l'ai mis dans mon sac sans jeter un oeil au quatrième de couverture.
Mon seul regret est peut-être d'avoir finalement lu ce quatrième au milieu de ma lecture. J'ai alors compris où devait nous mener l'ouvrage.

Les auteurs nous transportent, pendant la Deuxième Guerre mondiale, en Bohême, dans l'actuelle République tchèque.
Nous sommes immergés aux côtés de Josef dans le monde des Rroms. Des enfants du village ont disparus, aucun doute à avoir, c'est forcément un coup des nomades. Mais leurs enfants aussi ont disparus. Josef le policier décide de partir avec eux sur les traces des enfants enlevés.
Pendant des mois, ils vont les chercher et il va découvrir ces personnes, leur mode de vie, leurs croyances et leur culture.
Et puis les griffes nazies vont se refermer sur eux. Ce sera l'enfermement, les camps de travail, de concentration...

Dans ce superbe ouvrage nous en apprenons plus sur un drame très longtemps resté caché, le sort des populations nomades sous le régime nazi. Eux qui avaient pourtant les mêmes origines supposées que les aryens vont finir par être considérés comme une sous race à éradiquer.

Le dossier final de quelques pages est passionnant, et revient notamment sur les pseudos expériences médicales réalisées par les nazis et l'un des plus célèbres d'entre eux Mengele sur les populations tziganes et entre autre sur les enfants pour faire avancer une pseudo science raciale.

Le parti pris de la couleur sépia est superbe et les dessins sont d'une finesse et d'un réalisme assez saisissants. Un vrai plaisir pour les yeux que de tourner les pages.
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Plus qu'une bande-dessinée, un témoignage sur un aspect peu connu des affres de la seconde guerre mondiale: le drame tzigane et les expériences pseudo-scientifiques pour tenter d'expliquer les origines de la race aryenne.
La réalité des camps d'extermination, des expérimentations sur les enfants, du génocide perpétré par les nazis avec des multiples complicités dans toute l'Europe...
Et au milieu de tout cela, des enfants qui essaient de vivre, des adultes qui essaient de survivre et de s'enfuir et des hommes et des femmes qui essaient de s'aimer...
L'auteur nous offre un travail documenté sans être scolaire, une histoire de personnes mais surtout d'un peuple encore aujourd'hui méprisé.
Un ouvrage à mettre entre toutes les mains.
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