Comment
Ernst Beyeler, un jeune libraire bâlois, va-t-il devenir l'un des plus grands marchands d'art du XXe siècle ? Par un hasard de la vie pour partie, mais surtout grâce à un amour inconsidéré de la peinture et des artistes, sans négliger un sens aigu d'un commerce où se mêlent des sommes colossales à une fibre artistique. Durant près de 50 années, Beyeler voyage entre l'Europe et les Etats-Unis pour négocier toiles et sculptures. Il organise des centaines d'expositions dans sa galerie, puis dans sa fondation au bord du Rhin, tout en gardant un équilibre délicat à assurer en les affaires et l'art.
Dans ses entretiens avec
Christophe Mory, il revisite avec gourmandise les plus grandes oeuvres contemporaines. Au détour de ses tractations, on rencontre les plus grands artistes de l'époque : Picasso, Matisse bien sûr, mais aussi Klee, Rotchko, Giacometti et bien d'autres encore. Aux côtés de ces monstres sacrés, le lecteur découvre également un 3e larron : l'acheteur. Qu'il soit homme d'affaire, milliardaire ou conservateur de musée prestigieux, il n'a qu'une seule idée en tête : devenir l'heureux propriétaire d'une oeuvre d'exception.
Le dialogue entre Beyeler et Mory aborde aussi les aspects techniques du métier comme l'importance stratégique d'un accrochage, d'un éclairage, les tracas lors des passages à la douane. Au fil des conversations, en plus du plaisir de s'imprégner dans la beauté des toiles, se dégage le portrait d'un homme au goût imparable doté d'une belle intelligence et d'une grande simplicité.
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