Le sang blanc

Pascal Bezard nous conte le récit tout en pudeur d'un an de la vie de Max dont le corps est possédé par un crabe pernicieux. Une radiographie sans concession de la vie hospitalière, des traitements endurés, de la souffrance essuyée au coeur de la chair et toutes les interrogations qu'un être humains se pose confronté à une grave maladie. Espoirs et désillusions des traitements, changements comportementaux des proches, ceux qui s'éloignent, ceux qui restent, les choses qui deviennent importantes et celles qui ne le sont plus. Et la clairvoyance du malade sur-aiguisée par la maladie si bien décrite par Pascal Bezard, ces petits riens presque insignifiants de la vie d'avant qui s'éclairent comme si un changement de perspective, de point de vue avait opéré en catimini. Sans compter l'indispensable soutien de celle qui partage la vie de Max, sémaphore crucial pour le guider dans l'obscurité et le ramener à la vie par la seule force de sa présence et de son amour.

Certes un livre difficile sur un sujet grave, mais que Pascal Bezard sublime en le saupoudrant parfois d'un humour tendre malgré toute la pesanteur du propos. Un texte qui maintient pourtant l'aiguille de la boussole tout au long du récit non pas sur le pole magnétique mais bel et bien sur La vie. Une sorte d'hommage à tous les combattants dont la biologie perd un jour le nord, et qui par leurs luttes acharnées contre le casse-pipe, mine de rien et dans l'indifférence générale, ont déjà fait mieux que le Christ.
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