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Critique de DimitriCheval


Bien que très intéressé par la Révolution Française, je ne savais pas grand chose de Marat. Je suis très content que ce livre ait permis de combler mes lacunes. Ce personnage détonne : avant d'être le célèbre journaliste, Marat était un essayiste, un médecin, ou encore un scientifique. Ses idées, par exemple l'abolition de l'esclavage, l'ont éloigné de la scène publique des philosophes. Quant à sa carrière scientifique, elle a été coupée nette par ses disputes avec les pointures de son époque (Newton notamment, pas en personne mais ses théories). Pourtant Jean-Paul Marat était plutôt bien intégré, il a même réussi à devenir médecin du comte d'Artois (futur Charles X). Mais en 1789, à l'issue de ses différents revers, il est sans le sous, à Paris, et parle de se suicider. le déclenchement de la Révolution rallume sa flamme, son irrépressible envie de devenir célèbre, quitte à travailler de façon acharnée.

En effet Marat une bête de travail, un homme qui écrit sans discontinuer malgré ses multiples mises en état d'arrestation. Il a d'ailleurs plus rédigé en cachette qu'au grand jour... La suite est davantage connue : il écrit et publie « l'Ami du peuple », un journal dans lequel il colporte de nombreuses rumeurs, accuse de complot à tout va et demande la peine capitale pour ceux qui trompent le peuple. Il devient alors populaire pour avoir « prédit » de nombreuses trahison : Louis XVI, La Fayette, Dumouriez... Mais ses papiers sont à l'origine de la terrible lutte fratricide entre girondins et montagnards, les premiers lançant les hostilités en demandant dès l'ouverture de la convention de condamner le député Marat. La décapitation d'une centaine de députés et le discrédit de la cette assemblée a donc été le prix de la liberté de presse si on considère que c'est bien « l'affaire Marat » qui a lancé et radicalisé les oppositions entre girondins et montagnards.

L'auteur aborde ensuite la postérité du journaliste qui connaît, après son assassinat, deux années d'hommages, d'une légende dorée, suivies de deux siècles d'opprobre, d'une légende noire. Charlotte Corday a, naturellement suivi le chemin inverse.

Fait originale pour une biographie (à moins que cela soit spécifique à cette maison d'édition), elle se termine par 100 pages d'annexe, essentiellement des articles écrits par Marat aux différentes période de la Révolution. Ainsi, bien que l'ouvrage fasse 400 pages, il est relativement rapide à lire si on se passe des annexes et qu'on lit en travers le dernier chapitre sur ses représentations dans les romans, pièces de théâtres et divers films. Il faut quand même bien connaître la Révolution Française pour se plonger dedans.
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