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Critique de Ellane92
Le Père Kenelm est un jeune religieux Irlandais mandaté en France pour s'éloigner des enfants en plein milieu du scandale pédophile de l'église catholique. Envoyé dans un collège en France pour une récollection, il reçoit très vite sous sa porte une carte postale représentant une oeuvre d'art accompagné d'une feuille arrachée à un cahier de notes. Sur ces supports, quelques mots de Bérénice, jeune fille de 17 ans, mal aimée de son père, ignorée de sa mère et violée par ses frères. Au fil d'une correspondance douloureuse et de rencontres courtes et intenses, Bérénice confie à celui qu'elle appelle "Father Ken" et qu'elle a choisi pour la comprendre, l'aider et l'aimer, ses doutes, ses joies, ses douleurs.
C'est une histoire toute en subtilité et transparence qu'a choisi de nous confier Bichelberger au travers de cette relation entre Bérénice et le père Ken. Roger Bichelberger, qui se décrit lui-même comme un "chrétien qui écrit", pointe du doigt les limites des hommes de Dieu, non dans leur foi, mais dans leurs possibilités d'actions, au milieu d'une actualité brulante, faite de scandales pédophiles.
J'ai été un peu gênée au départ par l'invraisemblance de la maturité des écrits et réflexions de cette Bérénice de 17 ans, qui semble déjà tout savoir du bonheur, du malheur, de la joie, de la femme. le Père Ken m'a parfois agacée par sa tiédeur envers l'adolescente, retenu dans son soutien envers la jeune fille par sa soutane et les scandales qui éclaboussaient l'église. Ceci dit, comment réagir quand on nous confie une vie avec toute l'innocence de l'adolescence et le désespoir d'un âge adulte ?
Mais finalement le récit de Bichelberger nous emporte. On suit l'histoire par les yeux du Father Ken, qui nous confie ses doutes, ses troubles, ses réflexions, et les missives écrites sur des oeuvres d'art de sa correspondante. L'équilibre du récit, entre descriptions, échanges épistolaires et rencontres est réussi, et porte un récit tout en poétique délicatesse.
C'est une histoire toute en subtilité et transparence qu'a choisi de nous confier Bichelberger au travers de cette relation entre Bérénice et le père Ken. Roger Bichelberger, qui se décrit lui-même comme un "chrétien qui écrit", pointe du doigt les limites des hommes de Dieu, non dans leur foi, mais dans leurs possibilités d'actions, au milieu d'une actualité brulante, faite de scandales pédophiles.
J'ai été un peu gênée au départ par l'invraisemblance de la maturité des écrits et réflexions de cette Bérénice de 17 ans, qui semble déjà tout savoir du bonheur, du malheur, de la joie, de la femme. le Père Ken m'a parfois agacée par sa tiédeur envers l'adolescente, retenu dans son soutien envers la jeune fille par sa soutane et les scandales qui éclaboussaient l'église. Ceci dit, comment réagir quand on nous confie une vie avec toute l'innocence de l'adolescence et le désespoir d'un âge adulte ?
Mais finalement le récit de Bichelberger nous emporte. On suit l'histoire par les yeux du Father Ken, qui nous confie ses doutes, ses troubles, ses réflexions, et les missives écrites sur des oeuvres d'art de sa correspondante. L'équilibre du récit, entre descriptions, échanges épistolaires et rencontres est réussi, et porte un récit tout en poétique délicatesse.
