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Critique de BurjBabil


Livre de ma PAL depuis presque un an. Attiré par le titre qui reprenait le seul jeu de stratégie que j'ai pratiqué, version après version, sur chaque nouvel ordi, de civ 2 à civ 6
Tout le monde connaît le synopsis : l'auteur renverse le cours de l'Histoire à partir du quinzième siècle et l'ancien monde se substitue, en nom et en acte, au nouveau. L'Europe est ainsi de fait colonisée par l'Amérique du Sud. le reste ; Inde, Afrique, Extrême Orient, étant plus ou moins laissé dans l'ombre de cette histoire alternative.
L'écriture est plaisante, différents styles se succèdent : narration classique, échanges épistolaires, journal, chroniques . . . Ce voyage de l'Amérique du Sud vers l'Europe est un exercice de style littéraire.
Les allusions, les parodies se succèdent, cela fait sourire lorsqu'on les reconnaît mais peut aussi lasser car on cherche finalement de plus en plus à identifier l'original de chaque citation, de chaque phrase ou presque. On glisse doucement d'un roman en propre, qui aurait pu être vraiment original, au miroir de tous les autres. On en vient même à se demander si ce livre n'est pas fabriqué pour étaler une culture de salon.
C'est alors que le reste du questionnement commence à apparaître, masqué qu'il était par la chevauchée héroïque de l'Inca . . .
Pourquoi ? La colonisation est-elle une obligation ? le jeu cité plus haut développé par les étasuniens et donc les européens, qui part du principe que, déguisés en aztèque, en chinois, en zoulou, toutes les civilisations humaines souhaitent dominer la planète entière, est-il une représentation si fidèle du monde ? Ou est-ce encore une forme d'ethnocentrisme occidental ?
Surtout, lorsqu'on s'approche du dénouement, de la fin de l'histoire (merci Francis), on reste un peu sur sa faim : on se dit « tout cela pour ça ? ». Cervantès envoyé dans le nouvel ancien monde pour y faire connaître la littérature ? Traduire « notre littérature » érigée en alpha et oméga de l'universalisme.
Ces questions s'installent doucement, au fil du développement de cette épopée qui aurait gagné à moins de convention, moins de clins d'oeil et à plus de transgression.
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