Robert Bidochon n'a jamais cru à l'amour conjugal. Il n'a jamais cru aux joies d'un dîner aux chandelles avec sa douce Raymonde, pas plus qu'il n'a cru à la possibilité de s'entendre avec des semblables rencontrés tantôt au supermarché, tantôt dans des camps de vacances, tantôt au salon de l'auto. En revanche, Robert Bidochon croit aux forces surnaturelles dont est capable son cerveau. La révélation lui est venue au cours d'une nuit : « PINGOUIN ! » hurla-t-il, réveillant sa commune Raymonde endormie. « Qu'est-ce que ça veut dire ? » lui demanda-t-elle de sa voix encore toute pâteuse. Et Robert de lui répondre : « Je sais pas ! Ça m'est venu comme ça ! Ca a jailli ! C'est sûrement un fragment de formule magique !! ».
Depuis, Robert Bidochon a essayé d'exalter les 90% inutilisés de son cerveau par tous les moyens : pendule, divination par les cartes, cercles de protection et poupées vaudou, s'essayant même à convoquer les morts autour d'une table ronde. Comme toujours, Robert et Raymonde ne sont pas d'accord et lorsque l'un s'enthousiasme, l'autre déchante, rabaissant toujours les rares envols de joie à de tristes considérations sceptiques qui s'apparenteraient presque à de la lucidité, si l'indifférence à l'autre n'était pas l'enjeu principal de cette pose méprisante.
Christian Binet est un peu moins surprenant dans ce volume des Bidochon que dans les précédents. Il utilise une thématique propice à toutes les railleries et malheureusement, la plupart de celles que nous lirons nous donnerons un goût de déjà-connu. Est-ce à dire que nous avons le don du troisième oeil ?...
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