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Critique de colimasson


Pour comprendre d'où provient ce fameux Vent du soir qui donne son titre au 8e volume de la série des Bidochon, il faut savoir que cet album est dédicacé « à tous les airs », avec qui son auteur Binet entretint des rapports « aussi divers qu'enrichissants ». Peut-être cette précision permettra-t-elle d'éclaircir certains aspects de cet étrange volume aux ambitions éthérées…


Binet semble bien connaître les « airs ». Sous toutes leurs déclinaisons, il les énumère page après page et évoque…


… des « airs » de musique, que Robert tente lamentablement de pianoter sur le clavecin électronique qu'il s'est fait refourguer par un commerçant habile… Pourtant, lors de la démonstration, tout avait l' « air » si simple : il suffisait d'appuyer sur les touches lumineuses en suivant leur ordre d'apparition ! Devant Raymonde, le processus ne fonctionne plus, et même si elle essaie de prendre l' « air » intéressé, elle regrette surtout que son pitoyable époux n'ait pas plutôt investi sa cagnotte dans l'achat de quelque chose de plus utile… un mixer, par exemple ?


N'oublions pas non plus les « airs » de la grande comédie sociale, ceux que l'on se force à emprunter, ceux qui nous collent de faux sourires et qui nous arrachent le visage… L' « air » ravi d'être invité à dîner chez les Pelletier, alors qu'une soirée télévision n'aurait peut-être pas été plus désagréable…


Mais l' « air » n'est pas seulement une question de figure, c'est aussi une question de tube digestif. Tant pis s'il faut ici ravaler sa fierté, nous parlerons ici des « airs » intestinaux, dont Robert semble maîtriser la production à quantité industrielle –mais pour ce qui est de la maîtrise de leur émission, il nous faudra en reparler plus tard. Une boîte de cassoulet en conserve, et les « airs gastriques » envahissent les toilettes, les placards et le lit conjugal… Vent du soir… espoir ? Non ! Raymonde ne se donne plus de faux « air » : si elle n'a pas envie, elle n'a pas envie ! Mais Robert est tenace ! Et puis, il est si rapide… Raymonde a plus vite fait de céder que de résister, mais ça ne ressemble plus aux doux « airs » de sérénade que lui jouait son tendre amant aux débuts de leur relation.


Entre autres « airs », citons aussi celui qui fait s'agiter la crotte de nez suspendue à sa muqueuse, très gênant lorsqu'il faut adresser ses condoléances à un proche.


Bien que rien ne relie les différents chapitres de ce huitième album, sinon ce prétexte de décliner le mot « air » à toutes les sauces, il sera difficile de ne pas les apprécier en fin connaisseur. On continue d'y reconnaître une apathie, un ringardisme et un humour qui prolongent encore cet « air » familier que nous jouent les Bidochon depuis le début de leurs aventures, et qui fait tout le plaisir de la lecture.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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