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Critique de EnibasEmolas


Jean-Pierre Birot a passé plus de vingt ans au mythique 36, quai des Orfèvres, anciens bureaux de la Brigade criminelle, aka La Crim' dont la devise est « Courage et dévouement » et l'emblème le chardon.
Il a grimpé les échelons et passé du grade d'officier de police adjoint à commissaire divisionnaire et couvert un nombre impressionnant d'affaires criminelles dont certaines ont marqué les mémoires, la plupart résolues, d'autres pas. le commissaire Birot ouvre pour nous ses archives avec ses mémoires, et nous fait pénétrer au coeur du 36. Mais pas uniquement, on l'accompagne aussi à l'école de police de Lyon, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, et aussi au redouté Institut Médico-Légal, place Mazas, où se déroulent les autopsies.

Sa carrière commence un certain printemps 1968, allez hop dans le bain ! Ce n'est pourtant pas sur les pavés qu'il commence mais avec le meurtre de Jimmy le Katangais, tué par ses comparses marginaux en charge du service d'ordre des facultés occupées.

Dans un style précis, carré, comme on imagine parfaitement Jean-Pierre Birot dans sa vie professionnelle, on plonge dans les affaires criminelles, connues et moins connues qui ont occupées la Crim' des années 70 à 90 : les enlèvements contre rançons et les traques qui s'en suivent, l'affreux Michel le fou, la mort d'un collègue tombé sous les balles de gardes du corps palestiniens en plein Paris 16, mais qui sortent libres du commissariat et même du pays grâce à l'immunité diplomatique sortie du chapeau, le cauchemardesque tueur en série Thierry Paulin, dit « le tueur de vieille dames » , Guy Georges, le gang des postiches dont Fourniret récupère le magot.

Outre les terribles affaires criminelles que le commissaire Birot nous raconte dans ses pages, il est quelque chose de très profond qui ressort de ce parcours professionnel, c'est l'esprit d'équipe, l'entraide et le sentiment d'appartenir à quelque chose qui est plus qu'une corporation, une famille. le « collègue » comme disent les policiers, ce n'est pas juste le mec avec qui on papote à la machine à café, dans la police c'est beaucoup plus que ça, c'est quelqu'un sur qui on peut compter les yeux fermés… les membres des forces de l'ordre comprendront.
Pour ne pas perdre le lecteur novice et ignorant des termes technico-techniques de la police, l'auteur réussit parfaitement et de façon fluide à expliquer les différentes services, le jargon, les difficultés et les facilités avec la hiérarchie de ce corps de métier, qui était beaucoup plus soutenu par les hautes sphères à l'époque décrite qu'il ne l'est maintenant… en tout cas c'est le sentiment que j'ai eu à la lecture et au regard des récents événements.

Plus largement on apprend mille choses sur la Brigade Criminelle et le jargon de la police : qu'elle a été créée par le préfet Louis Lépine (celui dont vous pouvez suivre le parcours couillu dans la série de Canal + « Police 1900 » et « Police 1905 ») en 1912 suite à l'affaire Bonnot, appelée Brigade du chef, elle prendra son nom de Brigade Criminelle en août 1944.

Reçu grâce à l'Opération Masse Critique de Babelio, j'ai trouvé ces Mémoires passionnantes, malgré son lot d'horreurs et heureusement quelques moments heureux, à l'image du quotidien d'un flic, je suppose.
Et cela m'a permis de connaître les éditions Mareuil dont je vais désormais suivre les publications avec intérêt.



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