On a constaté la prolifération de groupements cléricaux solidement encadrés par le couple Episcopat/MRP (APEL, comités scolaires familiaux, « comité de défense de l’enseignement libre », « Amis de l’Enseignement Libre »..).
Leur fait face depuis 1944 le cartel national d’action laïque. D’abord composé de 3 organisations de l’enseignement (Ligue de l’Enseignement, FEN, SNI), d’associations et partis politiques (23) celui s’adjoint la FCPE qu’il a créée. Puis apparaît un groupement éphémère ou sans grande activité : les « amis de l’école laïque ».
(23) L’Ecole Libératrice n°2 du 9.10.47 en énumère les composantes : CGT, PCF, SFIO, Ligue des Droits de l’Homme, Libre Pensée, Union Française Universitaire, Union Rationaliste, Jeunesses Laïques et Républicaines, Eclaireurs de France, Auberges de Jeunesse, Francs et Franches Camarades, Union des Vaillants et des Vaillantes, UJRF. Notons que la CGT n'a pas encore éclaté, et l’absence du Parti Radical.
Le CNAL a réussi une pétition qui restera dans les mémoires : inattaquable quant à sa méthode et à ses résultats, elle prouve que la majorité des français n’acceptent pas cette loi qui est le marche pied de la reconquête par l’Eglise d’un pouvoir temporel et la voie ouverte au communautarisme.
Dès lors, en approfondissant sa réflexion le CNAL associe en un même objectif des démarches jusque là juxtaposées : l’expansion qualitative de l’enseignement public et l’action contre les lois anti-laïques. Réforme, action revendicative et nationalisation sont dorénavant liées. Et l’issue de l’affrontement est politique.
René Haby décide la suppression des filières des CES dès septembre suivant, sans préparation, sans organisation réfléchie de classes qui vont être hétérogènes, sans moyens…
Précipitation insensée qui va semer désordre et confusion dans les classes de 6è, de 5è l’année suivante, qui va favoriser la concurrence de l’enseignement privé à ce niveau… et vider l’idée du collège unique de toute crédibilité. Le SNI et le SNES se retrouvent unis derrière le secrétaire générale de la FEN, James Marangé, pour dénoncer ce qui relève de l’irresponsabilité ou de la provocation.