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Critique de CeCedille
La navigation parmi les marsouins ou les alligators de Géorgie, le chavirage de son canot dans la baie du Delaware rendent compte de manière trompeuse de la navigation plutôt paisible de l'américain Nathaniel Holmes Bishop, parti le 4 juin 1874 de la ville de Québec à destination du Golfe du Mexique par les eaux intérieures de la côte Est de l'Amérique du Nord.
Durant l'hiver 1874-5, il pagaye donc jusqu'en Floride, dans des eaux protégées, ne se trouvant "qu'une seule fois en pleine mer, et encore fut-ce par suite d'une erreur, et seulement pendant quelques minutes" (p.13/14).
On peut redouter la lecture de ce genre d'aventure à l'inimitable style boyscout, comme celle du jeune Jean Raspail sur les "chemins d'eau du Roi". D'autant que l'itinéraire est semblable au départ. Mais c'est le voyageur qui fait le voyage et notre rameur n'est pas une tête brûlée. C'est un planteur de canneberges de la côte Est. Il a 37 ans. Il a la tête sur les épaules. Il prépare son voyage avec soin. Comme il ne connait rien à la navigation, il part avec un matelot sur un petit canot voile-aviron, qu'il fait construire, mais qu'il trouve vite incommode. Il découvre ensuite l'embarcation idéale, un canot de papier, inspiré des kayaks esquimaux, qu'il adopte, congédiant le vieux canot et le jeune marin. Et le voilà parti seul, voyageur sans bagages, pour son incroyable périple qui révèle au lecteur toutes sortes d'agréables surprises.
L'ouvrage a été publié simultanément aux Etats-Unis et en France à la même date (1879). Sa diffusion devait être importante, et témoigne du sens des affaires de l'auteur. Son contenu, susceptible d'intéresser la jeunesse et édifiant par son ton mesuré et son souci de réconcilier les mémoires du conflit douloureux de la guerre de Sécession a pu être recommandé dans les écoles et les patronages. Il a été réédité. Il est disponible en ligne. Il mérite une relecture contemporaine, témoignage d'une aventure, d'une époque, d'un art de la construction navale propre à la cote Est des États-Unis, d'un épisode central de son histoire, et du caractère attachant d'un véritable écrivain voyageur.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
Durant l'hiver 1874-5, il pagaye donc jusqu'en Floride, dans des eaux protégées, ne se trouvant "qu'une seule fois en pleine mer, et encore fut-ce par suite d'une erreur, et seulement pendant quelques minutes" (p.13/14).
On peut redouter la lecture de ce genre d'aventure à l'inimitable style boyscout, comme celle du jeune Jean Raspail sur les "chemins d'eau du Roi". D'autant que l'itinéraire est semblable au départ. Mais c'est le voyageur qui fait le voyage et notre rameur n'est pas une tête brûlée. C'est un planteur de canneberges de la côte Est. Il a 37 ans. Il a la tête sur les épaules. Il prépare son voyage avec soin. Comme il ne connait rien à la navigation, il part avec un matelot sur un petit canot voile-aviron, qu'il fait construire, mais qu'il trouve vite incommode. Il découvre ensuite l'embarcation idéale, un canot de papier, inspiré des kayaks esquimaux, qu'il adopte, congédiant le vieux canot et le jeune marin. Et le voilà parti seul, voyageur sans bagages, pour son incroyable périple qui révèle au lecteur toutes sortes d'agréables surprises.
L'ouvrage a été publié simultanément aux Etats-Unis et en France à la même date (1879). Sa diffusion devait être importante, et témoigne du sens des affaires de l'auteur. Son contenu, susceptible d'intéresser la jeunesse et édifiant par son ton mesuré et son souci de réconcilier les mémoires du conflit douloureux de la guerre de Sécession a pu être recommandé dans les écoles et les patronages. Il a été réédité. Il est disponible en ligne. Il mérite une relecture contemporaine, témoignage d'une aventure, d'une époque, d'un art de la construction navale propre à la cote Est des États-Unis, d'un épisode central de son histoire, et du caractère attachant d'un véritable écrivain voyageur.
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