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Critique de Verdorie


La planète Tezcatl...sortant, au bout de 125 ans, de sa prime jeunesse de la colonisation...baignant dans la lumière rosâtre de son soleil Tonat.
Planète moins connue pour sa florissante production de béryllium que pour sa mauvaise réputation d'y abriter l'Enclos où les autorités ont planqués les Muphormes ; ces malades atteints d'une variante très virulente de la lèpre...
C'est du moins ainsi que cette communauté de 200 habitants condamnée à vivre loin de tout, est présentée au nouveau Kommissar Lucian Yeardance. Ce dernier, ingénieur-astrogateur (sans formation médicale !) a été récemment rétrogradé pour insubordination et contraint d'accepter le poste de directeur de l'Enclos. Responsable aussi d'une équipe de très jeunes gens qui débutent ou terminent là-bas leurs six années de service civil : trois filles et trois garçons, bourrés de préjugés envers des Muphormes, qu'ils considèrent comme des dégénérés (physiquement comme moralement).
Les premiers contacts avec ces malades, qui s'expriment dans un jargon ritualiste, laissent Yeardance dégouté et scandalisé...mais pas à cause de leur aspect physique...
Il décidé alors de réagir, de combattre les préjuges et de batailler avec le gouvernement de Tezcatl-ville, qui rejette les lépreux avec violence. Yeardance va prendre cause pour ces Intouchables, sans réaliser de prime abord à quelles lois et à quelles croyances obéissent les Muphormes...

"Visages volés", écrit en 1977, est une métaphore de la colonisation ; le mépris dans les propos des natifs de la planète, leur ignorance délibérée des moeurs et coutumes des Muphormes, les malversations politiques... en témoignent.
Mais c'est aussi l'histoire d'un homme qui va se surpasser. À l'instar de son prédécesseur, Yeardance, la cinquantaine vieillissante, aurait pu choisir de rester les bras croisés et attendre tranquillement la fin de sa "punition". Or, il va trouver en lui-même l'étincelle qui va lui permettre de s'indigner, de s'impliquer...et de faire face à une vérité insoutenable...

La trame du récit est linéaire et donc facile à suivre. Les "univers" imaginés par Michael Bishop le sont un peu moins ; l'auteur explique peu. Nous découvrons Tezcatl en même temps que Yeardance, mais ce dernier a quand même quelques siècles et années-lumière d'avance sur nous !
J'avoue m'être sentie un peu perdu au début, cependant, je ne sais à quel moment exactement...à Maréefleur peut-être, quand les boutons noirs se défont de leur pellicule...j'ai perçu les rayons de Tonat sur ma peau...
...dont chaque fibre s'est révolté à la fin de l'histoire...
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