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Critique de Ewylyn


Je n'ai pas vraiment aimé. Disons que je suis frustrée, car y'a des idées, y'a de très bonnes choses, mais elles sont mal exploitées à mon goût.

Ce monde inversé est trop manichéen. Les noirs d'un côté et les blancs de l'autre. C'est sympa, mais ils sont passés où les mexicains et les japonais ? le monde est alors réduit aux Primas (noirs) et aux Nihils (blancs).

C'est plutôt sympathique d'avoir ce monde inversé par rapport à l'appartheid ou la ségrégation raciale, mais comment en est-on arrivé là ? Troisième guerre mondiale ? Ce qui expliquerait l'absence de jamaïcain et de vietnamiens... Guerre chimique ? Rebellion ? Vengeance ? J'ai essayé d'imaginer tous les scénarios possibles, aucune réponse, c'est pourtant fort dommage, ça aurait été très gentil de nous mettre un peu de contexte.

Ce monde avec les Primas et Nihils est trop simpliste, trop réducteur, et trop moralisateur. On se doute bien que le racisme c'est mal, le roman ne m'a pas vraiment fait réfléchir. Les personnages prient Dieu, bon, c'est gentil, mais elles sont passées où les autres religions ? Disparues elles aussi.

Autre point frustrant. La résistance. Les Nihils à travers la Milice tentent de renverses les Primas. Ca part d'un bon sentiment, je m'attendais à des résistants du type Jean Moulin, pas à des terroristes. Ils explosent un centre commercial remplit autant de Nihils que de Primas. Ce n'est pas ça la résistance. Je m'attendais à des actes plus réfléchis, genre saboter des points stratégiques. Là, ils tuent pour tuer, ce n'est pas très noble. Je n'aime pas la Milice et ceux qui y sont, je suis du même avis que la mère de Callum (l'un des protagonistes principaux). En parlant de résistance, je voulais des Martin Luther King, des Nelson Mandela, des vraies figures de résistance. Je n'ai pas vraiment rencontré ce genre de personnages.

Les personnages sont sympathiques, mais sans plus. Perséphone. Son prénom promet tellement de chose, Perséphone, la reine des Enfers, la fille de Zeus, la femme d'Hadès, c'est un prénom d'enfer (pardonnez-moi ce jeu de mots laid... re-pardon). Elle n'a rien du caractère de Perséphone, elle aurait pu se nommer Suzie, Antoinette ou Fleur, ça aurait été la même chose. Ca m'a déçue, avec un prénom comme celui-ci je m'attendais à une fille pleine de caractère. Elle n'en montre qu'à la fin.

L'histoire d'amour est cousue de fils blancs, elle est noire, il est blanc ; elle est la fille du Premier ministre, il est le fils d'un rebelle clandestin. Leur histoire, malgré le yoyo infernal et parfois pesant, est plutôt belle et intéressante. Trop facile, et je savais qu'elle finirait mal, mais elle demeure un très beau témoignage de résistance. J'ai beaucoup aimé la fin, malgré la tristesse apparente, une petite note d'espoir apparait. Et après tout, j'y suis très sensible et j'ai apprécié.

Tout comme les descriptions et les répliques, elles nous plongent dans l'histoire, elles sont bien écrites, l'auteur a un style qui se lit facilement et des mots justes. le roman se lit très vite, j'ai dû mettre trois jours et pourtant, plus la lecture avancée plus je voulais le reposer pour lire autre chose. Et malgré son caractère simpliste, cette dystopie n'a rien d'un univers de science-fiction à la Star Wars, c'est-à-dire qu'ici pas de gadgets ultra sophistiqués, des objets très simples, ceux qu'on utilisait avant Internet ou le Smartphone. J'ai bien aimé cette idée, ça prouve une belle part d'originalité de la part de l'auteur.

Dernier point très intéressant, la construction du récit. A chaque chapitre, nous avons le point de vue de Séphy (Perséphone) et de Callum qui s'entrecroisent. Quelques lignes avec Séphy, puis quelques lignes avec Callum. Ce qui nous permet de se plonger plus facilement dans les pensées des personnages, surtout grâce à l'emploi du « je ». Ce qui construit un rythme sympathique, on ne se plaint pas de la longueur des chapitres grâce à ce processus bien pensé. Au début, on revient de temps à autres sur des moments passés, des sortes de flashback permettant de revenir sur quelques points sympathiques de la relation unissant Callum et Séphy.

En conclusion, j'ai passé un bon moment, mais je me suis ennuyée, j'ai été frustrée et je me suis sentie délaissée au bord de la route à plusieurs reprises. Je suivais le récit sans ressentir d'émotions fortes (excepté la fin), tour à tour indifférente ou révoltée.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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