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Critique de DragonLyre


Dans un lointain futur se côtoient deux civilisations. À l'ouest, l'Alliance respecte la Terre et développe ses technologies en fonction de cette dernière. À l'est, les Croisés sont tombés dans la démesure et à trop en vouloir, ils ont tout perdu. La nature s'est retournée contre eux et les quelques survivants errent sur une terre aride et stérile. Les Insurgés forment un groupuscule au sein des Croisés et aujourd'hui encore, ils en veulent plus et lorgnent sur les terres de l'Alliance pour un nouveau départ dans la vie - quitte à se l'octroyer par la force et par le sang. S'ensuit une guerre des nerfs, où les Insurgés multiplient les attentats pour faire céder le Haut-Conseil de l'Alliance et terroriser ses citoyens.

Kaspar est né au coeur de l'Alliance et a été élevé par son oncle dans une ferme à la frontière des deux nations. Las de se terrer à chaque alerte, il a rejoint l'Académie et sa discipline militaire implacable pour devenir un Gardien et protéger son pays des envahisseurs. Courageux et travailleur, il refuse de se servir de la renommée de ses défunts parents pour obtenir un avancement. Mais sa vie bascule dès la cérémonie de remise des diplômes et il en vient très vite à se poser d'innombrables questions sur les objectifs réels des Insurgés, tout comme sur la légitimé de son gouvernement à refuser d'abattre les terroristes. L'Alliance se targue d'être noble et respectueuse de toute forme de vie ; elle refuse de s'abaisser au niveau de ses bourreaux en tuant et en pillant. Si l'on déplore régulièrement l'escalade de la violence dans les faits divers, Malorie Blackman nous montre les limites d'une défense avec des armes non-létales. Mais les apparences sont parfois trompeuses et choisir un camp ne s'est jamais révélé aussi complexe.

L'intrigue est classique pour une dystopie post-apocalyptique, et de ce fait elle se révèle également assez prévisible. Pourtant, Malorie Blackman tire une fois de plus son épingle du jeu. Elle nous propose une réflexion intéressante sur l'éveil des consciences et de la collectivité, sur la notion de bien et de mal. Comme disait Sartre, « L'enfer, c'est les autres. » mais nous sommes tous l'ennemi de quelqu'un. À partir de là, comment définir quel parti est réellement dans son bon droit ? Les personnages sont aussi forts et attachants que dans les autres oeuvres de l'auteur. On souffre à leur côté, on est même choqués face à la cruauté des choix qu'ils sont amenés à faire. La plume de Malorie Blackman est ainsi : elle fait ressortir ce qu'il y a de pire tout comme ce qu'il y a de meilleur en chacun de nous. Elle nous ébranle sans la moindre concession pour mieux nous amener à réfléchir sur ce que l'on prend pour acquis.

J'ai dévoré ce roman en une seule après-midi. Impossible de le lâcher tant les tensions allaient grandissant. J'avais hâte de comprendre comment les dernières pièces du puzzle allaient s'emboîter, et de découvrir ce qui se tramait derrière ce fameux pouvoir d'empathie et les visions de Kaspar. J'avais hâte de voir ce qu'il adviendrait de lui et de ses compagnons d'armes, de Voss (le supérieur qui passe son temps à aboyer), de Mackenzie (la documentaliste qui nous explique les principes particulièrement élaborés d'un internet futuriste) et de Rhéa (la mystérieuse Insurgée qui ne ressemble pourtant pas à un monstre). Une fois de plus, Malorie Blackman a maltraité mon petit coeur sensible, et une fois de plus, c'était délicieusement agréable !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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