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Critique de NMTB


NMTB
20 décembre 2014
Ce roman pourrait être divisé en trois parties pas tout à fait bien délimitées. Dans la première, on fait la connaissance du narrateur, Henri Sorge, 24 ans, fonctionnaire à l'Etat-Civil, habitant une grande ville dans un pays non défini. Il sort juste d'une maladie qui n'est pas beaucoup mieux définie et semble très fébrile, prêt à tout moment à faire une rechute. Il entretient des rapports très étranges avec ses voisins, ses collègues, sa famille et les autres en général. Une volonté de se fondre dans la masse, de travailler utilement, de se soumettre entièrement à la loi, se mélange avec une conscience aigüe, mais non dite, de sa particularité, du caractère oppresseur de cette même loi et des rapports hiérarchiques. Dans ce quotidien plutôt sordide se mélange quelque chose de bizarre, d'indéfinissable, comme un cauchemar morbide. Cauchemar qui ne fait que s'accentuer quand le narrateur se trouve embarqué dans une histoire de révolte et d'épidémie, où les malades sont des révoltés et les révoltés des malades. Une ambiance de guerre civile où la méfiance, la dénonciation, la haine se déchaînent. le narrateur regarde tout ça de très haut, comme sa propre lutte morale. Lui-même est malade, mais il ne semble pas que ce soit à cause de l'épidémie et c'est une sorte de révolté soumis. Quant à la dernière partie...
Blanchot a créé là un vrai monde personnel, étrange, pas tout à fait extraordinaire (sauf la fin), mais comme à-côté. Ce sont les regards, souvent fixes, les odeurs, les sons, la lumière qui sont presque doués de qualités corporelles ; les paroles qui sont à la limite, d'abord elles semblent absurdes et puis après on ne sait plus. On pourrait certainement parler de maladie, de guerre, de totalitarisme ou de mal, de religion, de loi, mais ce ne serait certainement pas tout à fait juste. C'est une histoire qui se suffit à elle-même, un tout, et ce tout se mélange, lutte. Un roman très difficile, opérant du côté du bouleversement.
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