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Critique de Isa0409


Le sort tomba sur le plus jeune laisse peu d'imagination au lecteur quant au thème exploré dans ce roman, qui s'avère être d'une profonde noirceur.

Au vu du titre, je m'y attendais, mais peut-être pas à ce point-là.

La narratrice est journaliste, elle se rend en Calabre, dans la bourgade de Catanzaro pour mener une enquête sur une très sale affaire : « l'annulation de la condamnation d'un homme jugé pour pédophilie, estimant que la Cour d'Appel avait sous-évalué le « rapport amoureux » entre l'accusé âgé de soixante ans et sa victime, une fillette de onze ans ». Les dés sont jetés, j'ai froid dans le dos, cette seule phrase suffit à me répugner et presque aussitôt me faire regretter d'avoir entamé ce livre.

Mais je continue, car si pédophilie et inceste sont bel et bien dégueulasses (excusez le terme), il n'empêche que les deux existent.

Pour autant, je pense que j'aurais dû m'arrêter, je n‘avais pas les épaules pour cette lecture, car tout y est trop noir.
Le roman est construit sur le cours de l'enquête de la journaliste, qui cherche des réponses à ses questions, des avis des voisins, des explications, des réactions, elle cherche, elle gratte, elle fouille. Partout. Mais rien. Niente, la gente tace. En décrivant ce quartier silencieux où le mutisme est roi, l'on découvre une atmosphère lourde, pesante, l'air est brûlant, la ville est asséchée, l'espoir y semble mort, abandonné à son propre sort, prisonnier du silence. le village et tout ce qui le constitue semblent être liés par la résignation, et réveiller les mauvais souvenirs pourrait irrévocablement briser cet Eldorado du « motus-et-bouche-cousue ».

Au fil de ses rencontres, la journaliste se souvient des témoignages qu'elle a reçus, des évènements qu'elle a vécus, et de ce silence qu'elle connaît si bien. Se mêlent alors d'autres histoires, d'autres enfants dont on s'est servi, qu'aucun adulte n'a su épargner, préserver, ou qui a simplement fermé les yeux, par peur, par déni, abandonnant son rôle de protecteur.

Si le sujet mérite qu'on en parle, je n'ai pourtant pas adhéré à la forme, j'ai ressenti comme une overdose de violence, de viols, de sexe, de suicides, d'incestes, de pédophilie, de désespoir et de noirceur qui ont fait que je n'ai pas pu apprécier cette lecture, c'est un trop-plein, toutes ces affaires mêlées les unes aux autres au fil des 121 pages qui composent ce roman m'ont perdue et déroutée…

« Moi je rôde dans les coins, partout où l'humanité s'est mise en boule. Et personne d'autre ne voudrait mettre un pied dans l'abject ou en abattre les devantures pour offrir le spectacle de petits bouts de corps qui traînent dans les décombres, si loin les uns des autres qu'ils ne se souviennent plus qu'ils ont été les parties d'un tout, d'une petite fille ou d'un petit garçon ».

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