L'enfant des bois

Je ne m'y attendais pas forcément mais c'est un roman assez sombre, où les personnages souffrent et où on découvre un village enfouie sous des croyances et des évènements qu'il préfère oublier. La complexité des relations humaines se ressent bien au travers des pages et j'ai apprécié ce côté non manichéen des personnages. Même ceux qui essaient d'oeuvrer pour le bien se trompent, se montrent lâches et n'arrivent pas toujours à se faire entendre, et parfois n'essaient même pas. La vérité est toujours complexe et parfois aussi difficile à reconnaître qu'à avouer.

Les réflexions autour de ce qu'on croit et surtout de ce que l'on veut croire ajoute pour moi un plus au roman, notamment dans les dialogues entre les personnages qui permettent de mettre en lumière une réalité de tous temps : on a tendance à se reposer sur les personnes qui ont un pouvoir moral, notamment car cela est rassurant.
Mais il convient aussi de prendre en compte le fait que les gens changent, qu'il s'agisse des autres ou de nous-mêmes et qu'il y a un questionnement à avoir dès lors qu'une décision est à prendre. Car décider de suivre les autres est un choix.

Il y a de nombreux changements d'ambiance au fil des chapitres, entre légendes et rêves, magie et réalité brutale. On est aussi bien plongé au milieu de la forêt qu'au sein de l'église du village. Si le récit se passe dans ce qui pourrait être un lointain passé, les messages qu'il véhicule sont encore clairement d'actualité. J'ai beaucoup l'alternance entre les chapitres se passant à l'heure actuelle et ceux se déroulant six ans plus tôt et permettant de comprendre les évènements qui ont amenés la situation telle qu'elle se présente au début du roman. Je regrette simplement peut-être le côté très « défaitiste » de la fin, qui tranche avec la poésie de certains passages et la magie qui se dégage du roman.
Mais en résumé, une très jolie découverte !
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