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Critique de LightandSmell


Un roman en trois parties…

La première partie de l'ouvrage nous permet de faire la connaissance de la famille Pietrangeli dont les membres se sont réunis chez le patriarche, Massimo Pietrangeli, suite à son malaise dont il lui a fallu quelques jours pour se réveiller. C'est à travers leurs échanges qu'on a une première approche de la personnalité du torréfacteur attitré du Président italien. Néanmoins, le lecteur n'entrevoit qu'une ébauche de ce personnage que sa propre famille ne semble pas vraiment connaître. C'est que M.Pietrangeli semble avoir été toute sa vie, torréfacteur bien avant d'être un mari ou un père.

Dans la deuxième partie, nous découvrons un peu mieux Massimo qui s'est réveillé grâce aux effluves d'un café, raison qui coule presque de source quand l'on connaît un peu le personnage. Nous suivons le cheminement de ses pensées qui va le conduire à une décision un peu folle pour un homme dont l'état de santé est préoccupant : entreprendre un long voyage pour réapprovisionner sa réserve personnelle en café. Et tant qu'à être fantasque autant l'être jusqu'au bout, pour cet ultime voyage, le maître de café désire que sa famille l'accompagne. Ce souhait, étonnant, quand l'on sait les relations plus que superficielles qui l'unit à sa famille n'est au final point dépourvu de sens. Alors que cette deuxième partie est avant tout un prélude au voyage, Massimo commence déjà à se dévoiler, à partager avec sa famille, parfois malgré lui, ses faiblesses et ses souvenirs.

_« Tu ne m'as jamais parlé de ton premier café? l'interpella Oreste.

_Je n'ai jamais parlé de rien, reconnut le maître avec humilité. Je suis un sac dont un noeud longtemps a fermé l'ouverture, mais un jour le noeud est tranché et le sac libère son contenu! »

Quant à la troisième partie, elle permet de suivre le convoi familial dans ses déplacements jusqu'à la destination finale que seul Massimo connaît. Durant ce périple, les liens familiaux se resserrent autour d'un Massimo qui consent enfin à se dévoiler le rendant ainsi plus humain autant aux yeux de ses enfants que du lecteur.

La question de la mort et de la famille…

La question de la mort est en suspens durant tout le livre même si elle est abordée comme une simple formalité dans les premiers chapitres. La manière dont les relations entre les enfants et le père est décrite permet aux lecteurs de ne pas s'en offusquer. Loin d'avoir été un père, Massimo a plutôt été un géniteur gardant une certaine distance avec les siens. Cependant, dès la deuxième partie, Massimo développe la certitude que sa mort approche ce qui le pousse d'abord chichement et puis presque avidement, à se raconter. La parole est alors libérée et même enregistrée grâce à sa fille écrivain comme si après tant d'années à se « cacher », Massimo considérait enfin la nécessité de laisser une trace à ses descendants.

Les relations entre Massimo et ses enfants finissent par évoluer subrepticement, l‘attachement familial semblant se développer parallèlement à l'idée que la mort plane au-dessus de notre maître de café. Au final, le voyage destiné à approvisionner sa réserve de café semble s'être transformé, pour Massimo, en une quête tardive destinée à apprivoiser sa famille et tisser des liens familiaux jusqu'alors quasi inexistants.

Le café est un personnage à part entière dans le roman. Sa personnification lui confère un statut particulier : encore plus qu'une passion ou une obsession, LE café est un membre comme les autres de la famille Pietrangeli si ce n'est un prolongement de Massimo. Il sert de fil conducteur au récit et permet aux membres de la famille de se rapprocher autour de sa chaleur et des arômes qu'il exalte. En offrant le café aux membres de sa famille, il semblerait que c'est un peu de lui-même que Massimo partage.
J'ai apprécié ce roman qui, en plus de raconter une histoire, permet d'apprendre des informations intéressantes sur le café. Néanmoins, j'ai eu parfois du mal à m'y plonger. Je pense que cela provient de la difficulté que j'ai eue à m'attacher aux personnages. Je n'avais pas spécifiquement envie de les retrouver du moins jusqu'à ce que Massimo fasse tomber le masque…

En résumé, le Maître de café est un roman que j'ai trouvé agréable. Je n'ai pas eu envie de le lire frénétiquement mais plutôt de le déguster lentement et avec attention comme un bon café. Je pense qu'il fait partie de ces romans dont une deuxième lecture s'impose afin d'en détecter les subtilités. Je le conseille aux amateurs de café qui apprécieront sûrement la belle place que le roman laisse à cette boisson.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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