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Critique de sandrine57


Ils sont venus, ils sont tous là
Dès qu'ils ont entendu ce cri
Il va mourir le papa
Ils sont venus, ils sont tous là
Même ceux du nord de l'Italie
Y a même Roméo le gendre imprimeur
Au volant de sa toute nouvelle Cadillac El Dorado


Tous ses enfants, sa bru, son gendre
sa soeur, son associé
Autour du lit, sur des chaises bien alignées
Attendent plus ou moins en silence
Qu'il reprenne connaissance
Le papa


On évite de le toucher
On évite de le regarder
On se demande qui va hériter
Il va mourir le papa


Mais point ici de vin nouveau, de bon vin de la bonne treille mais plutôt de café, celui qui coule chaud et brillant de la Storta, l'antique et monumental percolateur crée par Massimo Pietrangeli, le maître torréfacteur terrassé par une crise cardiaque, en ce mois de juillet 1954.
A 71 ans, le vieil homme, qui tous les matins sert son café au chef de l'Etat, est revenu en ambulance à la Villa Girasole qu'il partage avec son fils aîné Oreste et sa bru Erminia. Pendant que le conseil de famille en est encore à réfléchir à une éventuelle hospitalisation, le maître de café sort de son coma, grâce à l'arôme d'un café, avec une idée bien arrêtée : partir avec toute sa famille à l'endroit où poussent les plants de café incomparables dont il conserve les précieux grains dans sa non moins précieuse cassette. D'abord circonspecte, la famille finit par se laisser convaincre par l'entêtement du patriarche, et c'est un convoi extravagant qui quitte Rome pour un long périple vers le Costa Rica.


Le maître de café est une joyeuse comédie familiale à l'italienne. Mais les situations burlesques ne font pas oublier les moments plus touchants où un homme qui a vécu par et pour son métier, devient sur le tard le père que ses enfants ont finalement peu connu. Pour son dernier voyage, Massimo Pietrangeli a décidé de lever le voile sur sa vie et ses secrets les plus intimes. En se confiant, il crée un lien entre ses proches et peu à peu, cette bande, qui au départ n'avait d'intérêt que pour sa fortune et n'affichait qu'un chagrin de façade, va véritablement s'attacher au vieillard excentrique blessé par la vie.
Du rire, des larmes et, en prime, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le café sans jamais oser le demander, des plantations du Costa Rica à la coulée brûlante du nectar, en passant par la torréfaction et les mélanges de grains. Et en plus, c'est bien écrit ce qui ne gâche rien.
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