AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de michfred


L'âge des bilans..

Louis, le narrateur, est un sexagénaire un peu fatigué, un enseignant désabusé, un divorcé-sans-histoires-mais-qui-n'a-pas-refait-sa-vie, un père dont les filles ont pris leur envol, un "populaire" dont les amis d'enfance se sont progressivement esquivés du paysage.. pourtant ce n'est pas un paysage mais un portrait qu'Alexandre, un ancien élève, devenu peintre célèbre, se propose -et lui propose- de faire de lui.

Entre l'ancien prof charismatique et l'ancien élève effacé, s'est opéré, avec le temps, un étrange échange d'énergie et d'aura.

Louis, avec une docilité mi- curieuse, mi-fataliste, se prête au jeu des séances de pose, nombreuses, étalées dans le temps, car le peintre a le projet d'une série de toiles, qui s'approcheront au plus près du modèle, jusqu'à le traquer dans son intimité la plus secrète.

Une véritable Mise à nu.

Chaque "pose "du modèle est l'occasion d'une "pause" mémorielle pour Louis. La petite mécanique désabusée de cette vie qui s'écoule se met sur rewind. Silence, on rembobine.

Flash back : c'est l' heure des bilans.

Cette fois je n'ai pas été aussi captivée par Jean Philippe Blondel, je n'ai pas retrouvé sa petite musique sincère et ironique à la fois. J'ai trouvé le truc du portrait un peu forcé, sa structure un peu artificielle.

Plus d'humour non plus,... partant , plus de joie, pour paraphraser La Fontaine.

Quant aux silhouettes des personnages - même celles de Louis et d'Alexandre-, elles m'ont paru un peu fadouilles, pas vraiment tracées, ni colorées.. Pour un récit élaboré par les touches de pinceau du peintre qui éveillent, par un jeu de correspondances, les mots du portrait écrit, c'était plutôt une pâle esquisse...

D'ailleurs, tout entortillés dans l'ambiguïté de leur relation, le prof et l'eleve, l'écrivain et le peintre, sans doute un peu amoureux l'un de l'autre, ou fascinés par l'inversion des pouvoirs qui les touche, abandonnent l'un son projet, l'autre ...son roman.

La fin est une énigme, une sortie de route.

Comme si l'écrivain, à l'instar du peintre, n'avait plus le coeur d'aller plus avant dans cette mise à nu, et s'échappait en roues libres..



Commenter  J’apprécie          438



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}