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Critique de Synthol28


L'incipit consistant à nous présenter un lutin moins grand encore que l'illustre Passe-Temps de Fort Boyard a, de prime abord, provoqué en moi une marée d'incertitude. Quoi? On me ferait ainsi penser qu'un petit être insignifiant serait capable de me prendre par la main et m'entraîner aux confins d'une aventure merveilleuse? C'est donc d'autant plus ébaubi que je me suis senti happé par cette histoire aux rebondissements plus fréquents que le nombre de piqûres de collagène de Catherine Deneuve. Une action qui frôle la démence, au volant d'un taxi doté de la vue, oui, vous avez bien lu, un grelot arrimé au sommet d'un bonnet qui, je l'ai prestement réalisé, fait partie intégrante de notre idole, comme la carapace est attachée à sa tortue.
La galerie de personnages est d'une profondeur inégalée. Mirou, amante secrète du héros, qui l'envoûte page après page, Zim, chien fidèle, béat et sot mais profondément engagé, Monsieur La Pompe à l'apparat digne d'une collection signée Yves Saint Laurent, l'éléphant échappé des studios Disney sans que personne ne s'en inquiète, Mademoiselle Chatounette qui n'est pas, dois-je le rappeler sans heurter les consciences, le nom de scène d'une star des films du samedi soir. Et tous les autres qui fourmillent et évoluent tout autour du noyau d'amis dans un entrelacs de rapports humains stupéfiants de vérité.
Chacun développe ses arguments dans un conflit d'émotions parfois larvées, parfois criées au monde et dans tous les cas, cela fonctionne au point que j'ai eu les yeux embués de larmes. Lorsque Potiron, oui, c'est la figure paternelle de l'écrit, annonce dans une insoutenable solennité que Noël pourrait ne pas avoir lieu cette année, c'est un tremblement de terre qui se joue en vous, les fibres de chaque parcelle de votre peau qui semblent se détacher pour aller rejoindre la barbe frémissante du vieux patriarche.
Il y a bien sûr les ennemis des amis du monde des jouets, sinistres gobelins, figures au nez proéminents (on en vient à soupçonner les personnes aux grands appendices d'être de tristes sbire, tellement leur fourberie est implacable). On croit un instant qu'ils vont remporter la bataille, d'ailleurs la remportent-t-ils? Je ne voudrais point spoiler ici et provoquer votre renoncement à vous emparer de ce qui pourrait être, les mots sont pesés, une des oeuvres majeures de ce siècle perdu où maints auto-édités ont la conviction d'écrire de belles choses. Je les invite donc à découvrir ce qu'est la belle lettre et de ne pas pour autant renoncer à persévérer.
Vous l'aurez compris, je vous recommande Oui-Oui et le Père Noël.
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