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Critique de Moovanse


Lire Bobin c'est toujours pénétrer dans une étrange clarté, flirter avec le monde à le survoler dans la légèreté d'un nuage ou y descendre dans la fraîcheur d'un flocon de neige. C'est toujours flotter. Flotter entre deux quelques choses, entre ciel et terre, entre rêve et réel, entre émerveillement et silence, entre odeurs et parfums, entre soie et lin, entre soi et l'autre, entre soi et soi.
C'est toujours être « à l'affleure » de quelque chose, de l'enfance ré-approchée, de l'âme ré-insufflée, d'un rien illuminé par un rien de plume éclairante.

Bobin : une lumière de lune dans la nuit du monde.

Lire Bobin, c'est passer par la petite porte, dans l'entrebâillement d'une vie, d'un personnage ou d'un coquelicot, en diffracter les couleurs pour nous en offrir tout l'arc-en-ciel.
C'est toujours par-dessus son épaule, épurés, qu'on lit la transparence évidente du jour.
Spectateur silencieux du monde, celui des petites choses, il sait dire le simple magnifié, l'immobile animé, la nudité sublimée.
C'est un magicien de l'instant, une fourmillante solitude.

« Geai » n'échappe pas à cette lumière.

Tout y commence par un sourire. Un sourire dans une robe de coton rouge, sourire noyé, prisonnier des eaux gelées d'un lac. C'est le sourire de Geai, morte depuis 2342 jours. C'est la puissance de ce sourire qui va transpercer, et la glace, et les yeux, et le coeur d'Albain, jeune enfant de 8 ans …
« Geai », c'est la rencontre de deux sourires.

Je n'aime pas raconter l'histoire d'un livre, j'ai l'impression alors d'enlever une partie du plaisir, d'entacher le charme d'une future lecture …
Je préfère en donner le ton ou le ressenti. Suggérer plutôt que raconter.

Ici, d'ailleurs, plus qu'une histoire, c'est une série de petits tableaux qui nous sont offerts, petits fragments de la vie d'Albain éclatés de rêveries, de contemplations, d'émerveillements, de « solitude » quasiment extatique, mais aussi de drôleries et d'excentricités.
Bobin, ce n'est pas la « guimauve », la mièvrerie ou la léthargie dont l'affublent certains critiques (pour sur, il ne faut pas s'attendre à un thriller …). Son éditeur dit de lui qu' « il fait entrer une sorte d'innocence et de candeur dans un monde où le cynisme a du succès ».
C'est exactement ça : Bobin c'est un coup de fraîcheur !
Et tout reste question de regards : « le simple », aussi, peut être source d'évasion, « le tranquille », riche, surprenant, touchant, passionnant et même comique !

« Geai », c'est ce doux mélange bariolé qui a coloré mon moment de lecture.
Je l'aurai souhaité un peu plus long …
Sans doute pour y prolonger mon propre sourire.
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