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Critique de meyeleb


A quelques semaines d'une rencontre entre ma classe et monsieur Bobin, je flâne parmi ses oeuvres, à la recherche d'extraits susceptibles de parler à des adolescents. C'est ma bibliothécaire qui m'a mis Prisonnier au berceau entre les mains en disant : ces jeunes creusotins ne peuvent qu'être sensibles à la façon dont Bobin parle de leur ville". J'ai vécu à deux pas de la maison d'enfance de Bobin. Ses descriptions du quartier Saint-Charles se confondent avec mes souvenirs. "Personne ne rêve de venir vivre au Creusot", annonce-t-il dès la première page. En effet, c'était une ville ouvrière assez grise, peu propice à la poésie. Cela importe peu à Christian Bobin, qui sait trouver dans les petits riens une source inépuisable de contemplation, mêlée de réminiscences enfantines. L'enfant regardait déjà à travers les carreaux les lilas printaniers, l'envol des oiseaux, avec ce regard avide d'élévation, de rêveries, d'enchantements purs. "C'est dans la mesure où il n'y a rien à voir que les yeux commencent à s'ouvrir". Quel plaisir que de retrouver dans ses descriptions ces lieux qui ont été ceux de mon enfance, plaisir d'autant plus vif que Bobin les pare d'une beauté que je n'avais pas perçue (pauvre de moi, j'avais les yeux fermés). J'en éprouve une certaine fierté, je me réconcilie avec les murs sombres des usines Schneider, avec la chaudronnerie qui a usé mon père durant des années. Je me sens à nouveau une enfant du Creusot, une enfant de la poésie des herbes folles et des chênes centenaires de la Verrerie. Merci Monsieur Bobin, et à très bientôt l'émotion de vous rencontrer...
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